C'était bon de revenir au SGC, les lieux n'avaient pas spécialement changés si ce n'est des équipements plus modernes et beaucoup de têtes inconnues. Ces couloirs m'avaient manqué et j'avais hâte de revoir la porte, repartir en mission.
Arrivé au quartier du personnel, on m'indiqua ma chambre et me confia sa clé. Sur la porte, on pouvait lire mon grade et mon nom. Ma nouvelle demeure était standard pour le personnel de la base; une pièce de taille moyenne composée d'un lit, d'une armoire, d'un chevet, d'une table et deux chaises métalliques. La décoration était sommaire, des cadres de l'Armée et une plante dans un des coins de la pièce. Je posai mes affaires sur le lit avant de brièvement faire un tour de la pièce afin d'en examiner le moindre centimètre carré. Une habitude que je pris ces dernières années pour je ne sais quelle raison à vrai dire.
J'ouvrai ma valise. La première chose que je sortis fut mon uniforme de cérémonie sur lequel on voyait l'ensemble des insignes du 1er RPIMa principalement. Je pris soin à le ranger sur un cintre de mon armoire. Je regardai un court instant cet ensemble de symboles qui en disaient longs sur ma carrière. Une longue vie guerrière alimentée par des combats que peu de personnes peuvent s'imaginer. Je suis une arme, programmé pour tuer, défendre ma nation, ses couleurs, aujourd'hui sa planète et ses habitants. Comme toute personne au sein de cette base, j'avais sur mes épaules des responsabilités lourdes à porter et pour cela je pouvais compter sur mes chez les RAPAS, qui m'ont appris à me surpasser, à toujours aller de l'avant, ne jamais renoncer. Ces insignes étaient ma fierté et il était de mon devoir de les honorer à tout instant.
En me tournant vers ma valise, mes yeux y trouvèrent des souvenirs de ces dernières années. Et au-delà des forces spéciales, j'avais gardé une photo de mon ancienne équipe SG. Dessus, il n'y avait pas d'élément pouvant compromettre la confidentialité du programme Porte des Étoiles, simplement une partie de l'équipe sur un fond de forêt typique de la région, en treillis réglementaire. De gauche à droite, on apercevait Jenny, Neville et moi-même, petit trio de choc qui avait survécu à quelques retournements de situation.
Jenny Andrews, la spécialiste des vieux bidules de l'équipe, était devenue une amie. Nous parlions régulièrement hors-mission et j'appréciais l'entendre parler de ses fantaisies d'archéologue, notamment sur la cité d'Atlantis qui la fascinait.
Neville Robert, quant à lui, était un scientifique et anciennement le chef de SG7. Tout cela avant qu'une gamine ne prenne d'assaut le SGC. Elle s'appelait Chefet et avait un passé avec Robert. Lorsque nous avons reprit le contrôle de la base, j'ai eu en joue cette petite peste, il ne suffisait que d'appuyer sur la détente mais, c'était sans compter Neville et son opposition à ce que je ne la tue. Après cela, il quitta le programme et se perdit sur la planète jusqu'à que je le retrouve sur Orban avec sa nouvelle équipe, dont la gamine.
Après cette mission, Jenny nous quitta pour Typhon et je perdis goût au SGC, je ne m'adressai plus à quiconque en dehors des missions et le général de l'époque m'avait enlevé le commandement de SG7 suite au rapport de la mission d'Orban, légitime mais amer.
Cette photo représentait à la fois tout ce que j'aimais de ce programme mais, aussi tout ce que je détestais. Je ne pouvais en vouloir à Jenny, très affectée par les derniers événements. Cependant, je voulais la tête de Neville sur un plateau, une raison cachée qui avait motivé mon retour au SGC, parmi beaucoup d'autres. Je l'accrochai au-dessus du chevet, sur lequel j'avais posé mon ordre d'affectation à la base avant arrivant dans la pièce, qui contenait notamment un dossier complet sur la base, son équipement, ses protocoles, tout ce que chacun se devait de connaître pour assurer la pérennité du site.
Je terminai de ranger mes effets personnels dans le peu de silence que pouvait m'accorder ce bruit sourd au sein de la base. Sans attendre, je partis dans les couloirs de la base pour redécouvrir le terrain et peut-être croiser des têtes connues.