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 Danger, mon amour !

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Rebecca Guerin
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MessageSujet: Danger, mon amour !   Danger, mon amour ! EmptyMar 30 Aoû - 0:53

Il y a tant de nouvelles têtes maintenant. Le temps est passé tellement vite, à une telle vitesse, qu’il me semble l’avoir à peine aperçu. Là, dans les couloirs de la base, s’y trouvait une activité toujours aussi forte. Les uniformes de camouflage, bien inutile devant le teint blafard de tout ce béton, se mêlait gaiement aux habits d’apparats des officiers. On y trouvait toujours de tout.
C’était les agents d’entretien qui se faufilaient toujours difficilement dans les croisements en gardant inutilement les casques de chantier sur la tête. Généralement excédé par une base entière à maintenir au top, ils marchaient à un rythme intense, proche d’une course à pied levé. Celui que j’observais distraitement bifurqua brusquement en manquant de renverser un agent administratif. Il portait dans ses bras des dossiers si épais que je plaignais déjà son emploi.
Mon dieu…tant d’uniformes et si peu de visages familiers !

Après mes dernières missions, j’avais eu besoin de souffler un peu. L’espoir de pouvoir me réconcilier avec Strucker, le chef de mon unité, s’était soldé par un cuisant échec. Et si elle avait dans l’intention de me virer depuis ce qu’elle considérait comme une trahison, j’avais demandé ma mutation dans le service d’infirmerie de la base bien avant.
Je ne pensais pas que cette requête aurait été si vite acceptée. Mais elle l’a été. Je pense que le fiasco de la mission humanitaire était un dossier brûlant entre les mains du général.

J’ai donc tourné le dos à la porte des étoiles pour m’occuper de ceux qui en revenait blessé. La tâche n’était pas des plus palpitante en tant que simple infirmière mais je faisais avec. Puis, comme je l’ai dit, le temps s’est enfui sans que je ne le remarque. Des années se sont écoulées et tous ceux que j’avais autrefois côtoyés. Ceux que je n’aurais jamais pensé voir disparaître, s’étaient dissous dans ce paysage d’éternelle répétition.


- Excusez-moi Madame ! Déclara un homme pressé en me coupant la route.

Il m’arracha à peine de mes songes.
La fille du général…Rakel Péléonor je crois, n’était plus là. Le jaffa Tara’c, lui, où avait-il bien pu passer ? S’était-il joint à une autre équipe SG ou avait-il littéralement abandonné le programme ?
Et cette scientifique, si colérique et vindicative, celle qui s’était découvert deux filles. Avait-elle abandonné son rôle crucial pour celui de mère ?
L’absence de réponse m’arracha un soupir. Il me semblait sortir d’un sommeil profond pour découvrir que tous mes repères, ces gens qui finalement comptaient à mes yeux, avaient fichu le camp. Ils s’étaient tous tournés vers autre chose, surement sur une autre aventure, la fin n’était qu’un commencement nouveau et inconnu. Mais moi, j’avais surtout l’impression, dans ce grand élan de nostalgie, de ne pouvoir trouver cette issue. Comme si elle était inaccessible. Ou tout simplement interdite.

Ce n’est pas facile de vivre comme ça. Depuis quelques semaines, je me rendais compte que je bridais mes propres capacités et personne n’était là pour me pousser de l’avant. Cette fois-ci, ce n’était plus qu’une question de timidité, je faisais réellement partie des meubles de cette base. C’est surement ce qui m’a poussé à vouloir retourner dans une équipe SG. Ma demande écrite avait bien été prise en compte mais, comme je le craignais, je ne fus pas convoquée par le général.
J’avais pourtant fait partie de SG-1 à ma grande époque. J’y avais ma place. Mais au lieu de cela, je m’étais confrontée à un officier qui fixait mon document d’un air moqueur, m’informant clairement que je m’enfermais dans un fantasme.
Bien entendu, les places étaient devenues si chères.

Non, il me semblait ne plus rien avoir. Ni amis, ni espoirs, ni avenir. Rien.
C’était si peu encourageant. Si déprimant. Que l’idée de piquer un neuf millimètre dans l’armurerie d’à côté, je dois bien l’avouer, me traversa l’esprit. Une simple pression aurait suffi à me faire quitter ce monde injuste à mes yeux. Je sentais déjà, pourtant, la volonté me quitter à l’idée même de m’envoyer une balle dans le cœur.
C’est alors, qu’une fois lourdement bousculée par un technicien qui ne m’avait pas vu, qu’il me fût évident que j’avais le droit à une bonne déprime. Et l’explication me sauta rapidement aux yeux…mes trente-deux ans…c’était mon anniversaire. Mon dieu…me voilà devenue si vieille !


- Eh ! Beauté ! T’es vraiment pas facile à trouver !

Le Don Juan de la base. Un soldat de SG-5, italien qui avait pour réputation de tenir le compte de sa chasse à la demoiselle dans toute la base, vint à ma rencontre en bousculant quelques personnes au passage. Depuis que je l’avais soigné pour une flèche dans la cuisse, petit cadeau d’un indigène extra-terrestre, il n’avait pas cessé de me courir après. Il avait été insistant et assez intelligent pour ne jamais franchir les limites. Ainsi, le jour où je me suis trouvée complétement bouleversée, il fût présent pour m’offrir une épaule et une place dans son lit en profitant de mon état. Il m’avait eu, et avait inscrit mon nom sur sa liste à peine son devoir de mâle accompli, me laissant sale et honteuse dans ses quartiers. Le pire dans tout ça, c’est qu’il continuait parfois sa cour et que je n’y restais pas insensible.
Pourquoi c’était toujours si compliqué ?


- Qu’est-ce que tu veux !
- Oula ! Ne sois pas si rude avec ton amant ! J’apporte une bonne nouvelle !
- J’en ai pas besoin. Surtout pas de ta part !


Il trouva le moyen de me couper la route en posant son bras contre le mur. Le geste lui faisait bomber le torse, exhibant ses muscles sous la fine couche de sa chemise, à quelques centimètres de mon regard. Il savait jouer de ses atouts et n’en économisaient nullement. Je le détestais et en même temps, je me surprenais à me rappeler l’emplacement de ses quartiers.

- Tu as reçu une convocation. C’est demain matin, dans le bureau du lieutenant Gaigné.

Le pli avait été déchiré. Cette brute ouvrait mon propre courrier et s’en trouvait fier.
L’idée me vint de lui sauter à la gorge et de lui crever ces yeux si envoutant avec mes ongles. C’était une colère si violente et sourde qu’il n’eût même pas le temps de retirer sa main avant que je ne récupère mon message. Quelque peu surpris, il hésita puis travailla à récupérer rapidement un visage de beau parleur.


- Bonne chance beauté !
- Va au diable !
Grognais-je en me sauvant.

Hélas, il n’y avait aucun doute dans l’esprit de cet homme. Dans mon état de déprime passager, il allait s’offrir une nouvelle fois mon corps pour mon anniversaire. Et je serais assez conne pour me laisser emporter comme un objet. Par dépit…et quelque chose d’autre.

Bon sang ! Pourquoi c’était toujours aussi compliqué ?
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Rebecca Guerin
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MessageSujet: Re: Danger, mon amour !   Danger, mon amour ! EmptySam 17 Sep - 9:39

- Tu sais ce que c’est ? Demanda l’Italien enjoué.

A peine dissimulé entre l’armoire et l’angle de la chambre se trouvait un tableau qu’il avait lui-même installé. Une poignée de feuilles s’y trouvait punaisée et laissait paraître une longue série de nom. Les trophées de chasse.


- Tu es détestable ! Lançais-je indignée.

Aussi dégoutée que je m’attendais à l’être, je l’observais ajouter un « X 2 » à coté de mon nom de famille. Même s’il me tournait son dos musclé, dans son seul habit d’Adam, je le devinais en train de sourire de toutes ses dents. Il laissa un instant de silence peser sur ma conscience puis boucha bruyamment son stylo, comme pour sceller définitivement sa victoire. Il hocha la tête d’un air satisfait puis fît volte-face pour se camper devant moi, les poings sur les hanches, sans le moindre sentiment de pudeur. Son regard s’exerçant sur ma peau nue me contraignit bien rapidement à rapporter les draps par-dessus les zones les plus sensibles.


- Un peu tard pour devenir timide, chérie ! Encore quelques fois à ce compte et tu deviendras bientôt ma numéro uno !
- Je n’ai pas l’intention de rentrer dans ton jeu débile !

Il haussa machinalement ses épaules puis récupéra ses vêtements en les séparant des miens. Son sourire ne le quittait pas et il prenait suffisamment son temps pour laisser mon regard se perdre sur ses atouts. C’était véritablement un bel homme et bien bâti. Ca, personne ne pouvait lui retirer cette vérité. C’est d’ailleurs pour ça, qu’avec son charme ravageur, il était parvenu à écumer la moitié de la base sans avoir subi les foudres de ses supérieurs. Il restait discret en certaines mesures, ce que j’espérais le voir continuer concernant mon cas.
Son regard croisa le mien, il devina, son sourire s’amplifia.


- Je te fais un petit show ma chérie ?
- Laisse tomber !


Quelqu’un frappa soudainement à la porte. Les règles de la base et de toutes armées étant ce qu’elles sont, la panique me gagna rapidement à l’idée de ce qu’il pourrait se passer si on me trouvait là. L’italien fît un geste rassurant, m’invitant à ne pas bouger, puis une voix rauque éclata à travers la porte.

- Ohw ! Dipaz ! Range ta foutu troisième jambe et ramène toi en vitesse ! On décolle !

Il répondit tout en ricanant puis se rhabilla avec une étonnante rapidité. Au moment où il enfila sa dernière botte, il me surprit d’une soudaine embrassade avant de me dire, dans son charme habituel, de ne pas utiliser toute l’eau chaude. L’instant d’après, il n’y avait plus personne. Un silence de plomb s’abattit alors sur moi et je me décidais à laver cette couche de remord par une eau bien chaude. J’allais, de toute façon, devoir me présenter sous peu pour ma convocation.
Après avoir trainé plus longtemps que je ne voulais sous la douche, me remémorant la nuit passée avec l’italien, je me rhabillais en vitesse et m’apprêtais à quitter la chambre lorsque quelque chose en moi m’en empêcha. Prise entre deux feux, j’hésitais, la main posée sur la poignée, à aller voir cette fichue liste. La curiosité l’emporta rapidement et j’eus ainsi le déplaisir de découvrir que le Don Juan s’était attaqué à toutes les femmes de la section d’infirmerie avant d’arriver jusqu’à moi. J’étais quasiment la dernière de l’équipe à y être passée et je me voyais déjà dire bonjour à toutes ces collègues dans une fatale passivité. Une bouffée de haine et de colère m’amena à saisir ces feuilles avec la ferme intention d’en faire des confettis. Mais au final, je finissais par me dire qu’il serait tout à fait inutile d’en arriver là puisque la disparition de ces noms n’en réduirait pas pour autant mon problème.
Qu’est ce qu’il arrivait dans la tête des femmes pour pouvoir s’attacher de la sorte à ce genre d’homme ?
J’ai pris une longue inspiration, espérant dans la foulée calmer un cœur devenu trop violent, puis je quittais cet endroit si détesté. J’avais à peine une heure devant moi avant mon rendez-vous.  C’était néanmoins suffisant pour changer de tenue et manger un morceau.

Le fait que mon rendez-vous se déroule dans une salle situé à un étage en-dessous de celle du briefing de mission me sensibilisa. Vous vous rendez compte qu’il suffisait de gravir un escalier pour se retrouver à l’endroit des préparatifs des missions, du lieu de rassemblement de ces braves équipes, et à quelques pas seulement du bureau du Général ?
Quelle chance ils avaient là. Quelle chance je m’étais gâchée avec Mickaëlla.


- Vous êtes ponctuel soldat, vous pouvez entrer.

Un lieutenant plutôt maigrichon, à l’air maladif, mais d’une tenue impeccable, se tenait à coté de moi. Il me surprit dans mon égarement, ayant bien remarqué l’éclat de mon regard porté vers le niveau supérieur, et m’indiqua l’entrée de son bureau.
J’étais devenue militaire suite à ma première mission, je n’avais pas œuvré au sein de SG-1 en tant que simple civile et, pour cela, j’étais astreint à la rigueur. Le lieutenant trouva donc un salut impeccable et ne me laissa me détendre qu’en m’invitant à prendre place sur le siège en face de lui. L’important dossier, débordant d’un amas de feuille, qui se trouvait sur son bureau attira mon attention. Mon cœur s’arrêta brusquement lorsque je reconnu les rapports de mission et l’écriture de Mickaëlla sur un vieil ordre de transfert. De toute évidence, le lieutenant avait bien étudié ma situation.


- Bien. Soldat Guérin, Rebecca, assignée à l’équipe SG-1 en tant que médecin de combat. Excellente performance lors de votre test, bonne réactivité et adaptation à l’entrainement. Je lis là que vous avez êtes revenue atteinte psychologiquement de votre première mission en extérieur.
- Oui mon lieutenant, une créature inconnue avait massacré une équipe russe que nous tentions de retrouver. Elle s’en est prise à nous et la scientifique de notre équipe a été tuée.
- Vous parlez surement de Madame De L’Argentière, éminente scientifique de notre programme.
- En effet, la créature l’avait mortellement lacérée. J’ai été éclaboussée de son sang et n’ai pu contenir un violent état de choc. Celui-ci m’a rendu passive pendant, quasiment, le reste de ma mission.


Le gradé suivait en même temps le contenu des rapports et notaient des observations sur un formulaire qui m’était inconnu.

- Votre équipe est pourtant revenue entière de cette mission. Je lis dans ce rapport qu’un peuple faisait montre de la faculté de ramener des humains à la vie en l’échange d’un prix important à payer. C’est ce qui s’est produit et votre scientifique vous a été rendue. Quel en a été le prix ?
- La vie de l’un d’entre nous. Mais leur chef nous a été si reconnaissant pour l’aide que nous lui avions apporté qu’il a prit ce risque lui-même.
- Et depuis le SGC tient d’excellentes relations diplomatiques avec eux.


Le silence accompagna ma nostalgie. J’étais si tendue à l’idée de ce que pouvais donner l’issue de cette réunion que je ne me voyais pas malmener mes phalanges dans des gestes inhabituels. Je me tordais les doigts dans tous les sens et mon interlocuteur le voyait très bien.

- Vous avez depuis réalisé maintes opérations avec SG-1, toutes couronnées de succès, ce qui est impressionnant vu les dangers et ennemis nous entourant. Je vois quelques mentions dans les rapports faites par vos collègues. Puis vous vous êtes lancée dans une mission humanitaire.

Mon cœur cessa de battre. On entrait dans le vif du sujet, j’allais devoir expliquer mes actes et cela me terrifiait à un point que j’occultais tout le reste, notamment le fait que mes camarades m’avaient autrefois appuyé.

- Donc ! Reprit-il en étalant un dossier plus épais sur son bureau. Suite à un manque d’effectif du fait d’une intense activité sur les théâtres d’opérations extérieurs, vous avez été habilité à trouver des volontaires pour cette mission.
- Oui mon lieutenant. Les habitants souffraient d’une variante de grippe très agressive. Leur avancée technologique et leur compréhension très tribale ne leur permettait pas de réagir efficacement à l’épidémie ayant touché leur village.
- Quel était l’objectif ?
- Je disposais de vaccins dont le nombre suffisait pour les malades banni du village. Ils étaient terrorisés par ce rejet et s’était barricadé de peur que nous profitions de la situation pour les voler.
- D’après l’enquête menée suite à l’échec de la mission, il y est inscrit qu’un fort différent avec votre supérieur vous a amené à la rebellion.


Il fronça les sourcils.

- Un acte grave.
- Oui mon lieutenant.
- Rappelez-moi votre plaidoyer !
- Le major Strücker m’avait ordonné de vacciner en priorité les personnes saines de la ville plutôt que d’aller traiter les malades à l’extérieur. Elle avait l’intention de commander du stock supplémentaire pour finir la mission. J’ai voulu lui faire comprendre qu’il y avait, chez les bannis, des malades qui ne pouvaient attendre plus longtemps, d’autant plus que les stocks de vaccin sont soumis à la logistique de la base.
- Mais votre supérieur a refusé.
- Je dois admettre que lorsque le major a quelque chose dans la tête, elle ne change plus d’avis. Je ne pouvais décemment pas laisser mourir ces gens. J’ai pris les vaccins et me suis enfuie vers le bastion des malades.
- Mais vous n’y êtes pas arrivée seule…
- La fidélité de Tara’c est dévoué au Major. Elle l’a envoyée m’intercepter et il a réussi. Je ne suis pas parvenue à lui faire entendre raison, il se contentait d’obéir obstinément à un ordre qui me semblait inadéquat. Malheureusement, un groupe de combattant nous a assaillis. J’ai été fait prisonnier, de même que Tara’c, suite à une blessure qui a failli lui couter la vie.
- Comment cela s’est terminé ?
- J’ai convaincu le chef du bastion de le libérer pour qu’il soit rapatrié. De l’aide a été demandé à la base et après plusieurs négociations, j’ai été également libérée.
- Pour être ensuite arrêtée par la police militaire dés votre retour au SGC. Je pense que nous connaissons la suite.
- La communauté scientifique m’a donné raison.
M’écriais-je au comble de mon stress.
- Et le centre de stratégie à avalisé l’attitude du major. Vous lui en voulez ?
- Pardon ?
- Votre major, vous lui en voulez pour ce rapport qu’elle a collé sur votre dos ? C’est quelque chose qui abime une carrière pour la vie…vous croupissez à l’infirmerie depuis ce temps.
- J’apprécie Mickaëlla. Sincèrement. Elle avait ses raisons d’avoir agi ainsi durant cette mission. A chaque fois, elle nous a tous gardé en vie et nous sommes revenus vainqueurs. Son rôle et ses capacités sont indiscutables à mes yeux. Je pense simplement que j’aurais dû choisir un officier plus souple pour une mission humanitaire.


L’officier se massa le front puis comprima ses yeux douloureux. Il ne semblait pas avoir formulé de jugement et je n’avais pas l’impression d’avoir été expédiée dans une cour de justice. Cet homme semblait poursuivre un but différent en étudiant ma situation et il déclara, à ma grande surprise, que nous avions bien avancé. Il décrocha donc son téléphone, composa le numéro, puis indiqua ses recommandations. J’allais être temporairement réaffectée.
La nouvelle me tomba dessus avec une telle violence que je ne savais que penser. C’était si gros, si inattendu, que je me demandais s’il ne s’agissait pas simplement d’un canular.


- Lieutenant… Bafouillais-je.
- Officier et médecin, psychologue. Précisa-t-il dans un mi-sourire. Mon travail consiste à évaluer votre capacité à retourner sur le terrain. Et je constate que vous êtes suffisamment solide pour cela.

Son stylo virevolta un peu partout sur le formulaire. Une grosse rature massacra la case des contre-indications puis il termina par une signature illisible, celle d’un médecin.

- Le général voulait savoir si vous étiez apte et je ne vois rien à redire. Vous êtes attendue au niveau supérieur en salle de briefing. N’oubliez pas de donner un exemplaire au garde à l’entrée de la salle et le deuxième à l’ordonnance du Général.

Il considéra mon air incrédule mêlé à une joie sur le point d’exploser.

- Allons ! Ne trainez pas. Bon retour parmi n....

Il ne pût finir sa phrase. Je venais de me jeter dans ses bras et le serrait d’une telle force qu’il en aurait été, de toute façon, bien incapable. J’étais si heureuse, si joyeuse. J’avais envie de courir, d’aller le hurler dans toute la base, prendre l’italien pour le projeter sur des records insoupçonnés. Puis lui faire avaler le papier et le tableau avec.

Ca y est ! Bon sang ! Ca y est ! Ma vie reprenait !
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MessageSujet: Re: Danger, mon amour !   Danger, mon amour ! EmptyVen 7 Oct - 22:27

Ma joie fût d’une courte durée.
En grimpant les escaliers quatre par quatre, le document en main, le garde qui se dessina à l’arrivée ne semblait pas être seul. Plusieurs voix provenant d’une discussion professionnelle et enflammée m’alerta sur un élément inattendu : il y avait un briefing en cours.
Alors que ma main abandonnait le dit document au garde qui s’effaça rapidement, l’équipe assise tout autour de la table rectangulaire s’enterra dans le silence tout en me gratifiant d’un regard insistant. La salle de briefing accueillait SG-6 cet après-midi, c’était l’équipe de l’italien.
Pire encore, le service de renseignement tactique était là. Le lieutenant-colonel Batonnet effectuait un exposé précis sur une planète particulière, avec des cartes détaillées des environs, des objectifs, des sites de repli etc…
Ce type-là était bien connu, c’était une tête, un maitre de stratégie qui dirigeait un service qu’on surnommait grossièrement « la manche-joker ». Car lorsque quelque chose n’allait pas et qu’il fallait envoyer des renforts, il était là pour collecter les informations et proposer les plans de bataille, de destruction et/ou de sauvetage.
Le fait qu’il dirige en personne le briefing de SG-6 prouvait bien qu’ils allaient être déployés sur une opération particulière et je sentais déjà une folle anxiété me dévorer.


- Veuillez prendre place mademoiselle Guérin !

La voix du général sortit de nulle part m’arracha un cri de surprise, faisant de moi, durant ces quelques secondes, davantage une femme qu’un soldat médecin. Dans mon dos se tenait le grand patron du programme SG. Je ne l’avais jamais aperçu depuis ma mise à pied et il ne semblait pas avoir pris une seule ride. A croire que toute la pression exercée sur ses épaules le gardait une excellente santé.
Ma première idée fût de confondre ma réaction par quelques excuses mais il valait mieux se taire et se mettre au garde à vous avant que mon cas ne s’aggrave.


- Repos, repos ! Balaya-t-il d’un revers de main, l’air agacé, avant de s’installer sur son trône laissé vacant.

En approchant, je découvris rapidement à quel point SG-6 avait changé. Plus une seule tête ne me revenait, mise à part celle de l’italien qui me préparait une place à ses côtés. Consciencieusement, et avec toute l’indifférence que me permettait ma condition de femme, je décidais de m’installer directement à l’opposé, dans le but évident de placer un maximum de distance entre nous.
Au cours de ce silence pesant où tous les regards semblaient me jauger, j’estimais mes futurs collègues d’un œil analytique. Il y avait…des jumeaux ?!? Oui, c’est bien cela, deux armoires à glace, tout en muscle et sur-protéiné, parfaitement identique, avec le même air sérieux et blasé. Des destructeurs à en constater les quelques cicatrices et divers trophées de guerre ornant leurs mains et leurs bras. Laissant de côté tous clichés, ma vocation prit le dessus et je dénombrais pas moins d’une douzaine de brûlure sur l’un et environ trois blessures par balles sur l’autre. Rien que sur les parties visibles de leurs corps…

Un mouvement attira mon attention. C’était l’italien.
Bon dieu ! Il contournait littéralement la table, en passant devant le Général et le lieutenant-colonel, avec la mine gênée d’un adolescent prit la main dans le sac, et s’installa sur le siège à côté de moi. Son odeur, que je connaissais si bien maintenant, déclencha un si profond malaise que je fus incapable de m’empêcher de trembler. Mon regard tomba alors sur une petite rouquine, de l’autre côté de la table, qui ne m’avait pas lâché depuis le début. La cicatrice encore fraiche de son nez cassé, et les multiples hématomes sur son visage qui s’estompaient à peine, indiquaient clairement qu’elle avait été passé à tabac. C’était choquant et impressionnant. Elle arborait ça en parfaite innocence, comme si ce qui semblait lui être arrivé tenait de la plus grande normalité. Pourtant, elle s’en parait très bien, comme un combattant au vécu mouvementé et, pendant ce temps, elle avait lu en moi comme dans un livre ouvert. En profitant du contact ainsi établi, elle m’envoya un clin d’œil compatissant et plein de bonne humeur. Ce simple geste m’apaisa, me rassura. Elle allait être mon meilleur soutien, c’était évident. Un dossier glissa devant moi, arborant l’insigne « Top Secret », et je réprimais alors le sentiment agréable de retrouver ce qui me manquait.


- Êtes-vous certain que privilégier une petite escouade est préférable à une mobilisation agressive ? Questionna le Général en feuilletant un dossier qu’il connaissait déjà par cœur.
- Certain. Dans un premier temps, l’impact que nous aurons sur la population locale s’en trouvera limité. Il nous faut éviter à tout prix l'étiquette des accusateurs/perturbateurs et le sentiment d’occupation si nous souhaitons conserver leur soutien. De même, ces activités sur le terrain demandent une approche plus tactique qu’offensive.
- Bien. Alors commençons !

Le lieutenant-colonel acquiesça puis se tourna vers SG-6.

- Messieurs…et dames. Vous allez être envoyé sur PVX-007. Cette planète se trouve en bordure extrême de notre galaxie et fait office de satellite orbitant autour d’une super-géante gazeuse. SG-10 y a été déployé avec une équipe de scientifique pour étude de sa nature très atypique. Le terrain s’est montré particulièrement favorable pour l’installation d’un poste de recherche expérimental, et, depuis quelques semaines, tout ce petit monde mène des expériences sensibles sous la bonne garde de l’équipe SG.

L’officier reprit son souffle puis envoya une série d’image sur le grand écran. Il s’agissait d’une vue aérienne de l’installation scientifique. Huit blocs s’alignaient parfaitement non loin de la porte des étoiles. Plusieurs petites maisons s'étalaient bien plus loin, comme de minuscules hameaux serpentant régulièrement devant une chaîne de hauts-plateaux et de montagnes.  

- Pendant quarante-huit heures, nos tentatives pour entrer en contact avec l’avant-poste ont échoué. Notre porte n’a pu établir de lien durant ce laps de temps à cause d’une sécurité intégrée. L’alignement pour la création du pont interstellaire semble être en cause mais ce n’est encore qu’une hypothèse.

L’officier cliqua et mit en route une vidéo. La caméra d’un MALP examinait un avant-poste dévasté et lourdement endommagé. On remarquait sans peine les nombreux impacts de balles et les traces de sang. Si étendues et nombreuses qu’il y avait forcément des morts.
Certains des soldats blêmirent à la vue de ces images. Je cherchais à croiser le regard de la rouquine, savoir comment elle interprétait les éléments, mais elle semblait pleinement absorbée par cette vidéo d’horreurs.
En effet, un cadavre avait été hissé sur une antenne. Le MALP fît un zoom saccadé, indiquant qu’il était réalisé manuellement par l’opérateur, puis l’image s’éclaircit sur un visage entièrement disséqué. La tenue SG était à peine visible à travers l’amas de chair et d’os qu’on avait cherché à laisser apparent. Les jumeaux, eux, rougirent de colère exactement au même moment.
Puis mon regard tomba sur un homme qui s’était tenu au secret jusqu’à maintenant. Il tenait son béret dans sa main droite et me fixait d’un regard véritablement agressif, surtout colérique. Il ne semblait pas apprécier du tout mon analyse de la réaction de mes collègues et, d’un simple geste de la tête, m’invita à faire beaucoup plus attention au briefing. En effet, l’officier avait repris le cours de son exposé.


- …et les premières constatations disculperaient les autochtones. Les deux sociologues partis en études sur cette planète à l'époque les placent sur un haut degré de pacifisme. Leurs déclarations ne souffrent d'aucun doutes, je vous fait grâce de tous les renforts de preuves qu'ils m'ont apportés. De même, l'intervention des Goa'ulds est très peu probable. L’armement utilisé ici, c’est uniquement le nôtre. Autre chose à savoir, le MALP a poussé son investigation sur les zones accessibles et n’a trouvé aucun autre corps.
- A combien s’élève la population du camp et celui des autochtones ? Demanda l’un des jumeaux en insistant sur la temporisation de son verbe.
- Vingt-quatre unités en comptant SG-10. Une liste détaillée se trouve dans votre dossier. Trois cents pour les autres. Leur espéce a connu un déclin fulgurant.
- L’objectif est bien le sauvetage ? Questionna simplement le leader de SG-6.
- Pas seulement. Vu la nature très importante des travaux et l’impact qu’ils auront sur notre avenir, il est primordial de récupérer tous les supports informatique. Il vous faudra aussi vous assurer de ce qu’il est advenu du Professeur Mourvault.
- Sur quoi travaillait-il pour que ce soit si important ? Demanda l’italien.
- Les scientifiques ont leur langue bien à eux. Avoua Batonnet avec un léger sourire. Mais il apparait que le Professeur, parmi divers projets, testait un nouveau gilet tactique capable de résister à un certain nombre de tirs de Zat.

Les jumeaux se redressèrent sur leurs sièges, sacrément intéressés par ce qui se disait. Vu à quel point un tir de Zat faisait souffrir, sans oublier sa nature incapacitante, n’importe quelle unité SG de ce programme aurait été ravie de se voir offrir ce genre de gilet pour aller courir le danger à l’extérieur.

Le briefing dura encore vingt minutes. Beaucoup de moyens étaient mis en œuvre pour nous assister. Pour commencer, le SGC allait maintenir le vortex durant la durée maximale avec une batterie de missiles parés au lancement en cas de problèmes. Une équipe SG supplémentaire serait en alerte constante pour venir nous assister au cas où. Et il y avait une liste de spécialistes en tout genre prêt à être contacter pour support.
Le lancement de l’opération se ferait dans moins d’une heure et, vu le bloc d’informations à étudier et les préparatifs en armurerie, le temps était loin d’être en notre faveur. Ma première action fût de sortir les dossiers médicaux de tous les membres de l’équipe, de l’avant-poste, et des équipes de support, le tout sur mon PDA, dans le but d’être aussi efficace qu’on l’attendait d’un médecin de terrain. J’atteignis l’armurerie, un grand sac pesant lourdement sur mes épaules, et m’équipait d’un holster de cuisse avec un neuf millimètres. J’étais si absorbée par ce que les autres faisaient que je dus m’y reprendre à trois fois.

Les jumeaux étaient anxieux, ça se voyait très bien. Mais là où on aurait pu les croire tendus et incertains, il semblerait que c’était un milieu dans lequel ils se sentaient bien. Une bonne décharge d’adrénaline avant le grand saut à travers la porte et un sauvetage à mener. J’en voyais un s’équiper d’une mitrailleuse Minimi, les épaules entourée de deux énormes bandes de cartouches, et l’autre se charger le dos d’un lance-roquette avec une sacoche de trois recharges. Il prit tout de même la peine d’embarquer un zat au cas où il devrait se battre de manière plus conventionnelle.
L’italien, lui, mêlait son classique FAMAS avec un fusil à pompe rangé dans un étui en cuir attaché à son sac. La disposition semblait lui permettre d’attraper et de ranger facilement sa deuxième arme. Il finissait sa parure d’un certain nombre de grenades.


- Vous vous préparez à la guerre ? Ironisais-je avec beaucoup de timidité.

Après tout, j’entrais pleinement dans l’équipe en qualité de médecin et je craignais d’être considérée comme la cinquième roue du carrosse. Cela ne tarda pas à se confirmer.


- SG-10 sont de sacrés bons combattants. Ils ont déjà rectifié deux escouades de Jaffas sur une opération d’extraction. Et ne parlons pas des morts non confirmées.
- Vu dans quel état ils ont laissé le camp, vaut mieux se préparer à une sacrée bagarre ! Déclara le second en me bousculant brusquement sur son passage.

Les deux jumeaux s’éloignèrent alors avec l’italien sur la baie de chargement pour mettre toujours plus d’armes et de munitions sur la MULE qui devait nous suivre en voyage.

- T’en fait pas ! Ils sont beaucoup moins cons qu’ils en ont l’air !

La rouquine se tourna vers moi, un sacré sourire sur le visage. Elle modifiait les attaches de son gilet tactique pour porter davantage de poche de transport. Elle avait déjà l’équivalent de quatre pains de C4 et elle semblait vouloir en mettre le même nombre. C’était effrayant.

- Je n’ai envie de décevoir personne, c’est surtout ma première inquiétude.
- Quand tu les guériras après avoir joué les rambos, ils changeront d’avis, tu verras.

Son sourire prit davantage d’ampleur. Elle ne s’équipa que d’un petit MP5, ce qui était particulièrement dérisoire face à la puissance de feu de ses collègues. L’élément central de son équipement semblait être cette machette – plus un sabre à mon avis – qui semblait avoir déjà bien servi en voyant les marques d’entailles sur son tranchant.
Plus ça allait, et plus cette petite rouquine se montrait dangereuse et casse-cou.


- Tous ces explosifs…qu’est-ce que tu comptes en faire… ?
- Les utiliser bien sûr ! C’est que ça pèse lourd ces conneries, c’est stupide de les trimbaler sans les faire péter !

Elle ouvrit un placard qui ne servait pratiquement jamais chez les équipiers SG et en retira un kit de désamorçage. Mon regard s’éclaira sous l’évidente déduction que j’en tirais et elle me colla l’insigne de SG-6 sur mon épaule restée vide alors que je demeurais interdite.

- Et ouais ma fille ! C’est moi la fêlée de l’équipe ! S’écria-t-elle en ricanant. Démineuse, démolisseur de père en fille et surtout…boxeuse !

Sa dernière déclaration s’accompagna d’un geste léger en direction de son visage et son sourire prit davantage d’ampleur. Je me demandais sérieusement jusqu’où irait cette expression alors que je me surprenais à lui rendre sa bonne humeur. Elle était drôle. Et je ne savais pas bien comment, ni pourquoi, mais je l’adorais déjà. C’est dingue ce qu’elle pouvait être attachante en si peu de temps.
C’est à ce moment que je me rappelais de ma dernière prestation en tant qu’infirmière.


- Attends…la rencontre amicale de boxe de la base…
- C’était moi ! Et j’ai gagné !

Cette fois-ci, il me fût impossible de retenir un rire franc. Il y avait eu un sacré tollé concernant cette rencontre parce que les femmes voulaient y participer en égal des hommes. Le Général avait accepté à contrecœur. Et je ne me m’attendais pas à tomber sur la championne qui avait aligné, ce jour-là, un bourrin de deux mètres, multiples détenteurs de trophées de boxe. J’avais soigné chez lui des blessures plutôt sérieuses d’ailleurs.

- Je m’appelle Madeleine. Mais je préfère Maddie, ça sonne mieux je trouve, et ça montre mon côté un peu foldingue.
- Rebecca. Contente de te rencontrer.
- T’en fait pas pour les autres, je m’occuperai de toi. Ça fait du bien de ne plus être la seule fille du groupe, ça sera le pied.
- Ok ! Et…
- Rejoignez vos camarades, première classe !

Le leader coupa court à la discussion. Il semblait avoir été là depuis le début et cette fille m’avait tout fait oublier. Protocole comme armurerie. Elle m’adressa un clin d’œil avant de conclure l’installation des insignes de SG-6 d’une brusque tape sur l’épaule puis s'effaça.
Le leader referma la porte de l’armurerie derrière lui, s’avança en considérant lesdits insignes d’un air sombre, et se dressa d’un air inquisiteur devant moi. Il en imposait, c’était quelque chose de familier et d’inquiétant. Cela m’échappait et je n’arrivais pas à le deviner, comme si je l’avais sur le bout de la langue. C’est lui qui m’apporta rapidement la réponse.


- Votre ancien chef d'unité, je le connaissais bien. C’était quelqu’un de bien.

Le « c’était » me pétrifia d’effroi. Des centaines de scénarios tous plus noirs les uns des autres commencèrent à m’obséder. Et la posture de cet homme confirmait pleinement ses dires. Une telle prestance, ce charisme écrasant, c’était la signature de Mickaëlla. Élève ou maître, aucune idée, mais c’était exactement le genre.

-  Je n’ai jamais su ce qu’elle a fait par la suite et…
- La ferme Guérin ! Enragea le leader. Vous êtes réintégrée temporairement. Temporairement, vous m’entendez ?

Il laissa ce couperet bien aiguisé tomber avec efficacité et ne reprit qu’après avoir été certain que j’avais intégré l’information. Il poursuivit alors.

- Je suis opposé à votre retour dans une équipe d’exploration et je dois malgré tout composer avec vous pour cette mission. Sachez que je connais bien votre dossier et que je ne vous laisserais pas l’occasion de détruire mon unité par l’insubordination…

Alors c’était donc ça ?!? SG-1 n’existait plus depuis le fiasco de l’opération ? Mais ça ne pouvait pas simplement être de mon fait. Que s’était-il passé par la suite ? Mickaëlla, Tara’c, mais qu’était-il advenu d’eux ? Le programme était toute leur vie…

- Guérin ! Rugit le leader en remarquant que je ne l’avais pas écouté. Vous filerez droit c’est enregistré ?!?

Mon regard s’attarda sur sa bande patronymique et mon sang ne fît qu’un tour. L’espace d’une seconde, mes jambes se vidèrent de toutes forces et il me fallut me retenir discrètement à l’une des caisses des munitions.

- C’est bien reçu !
- Mon colonel ! Rectifia celui-ci.
- Ordre enregistré, mon colonel !

Il quitta alors l’armurerie après s’être assuré d’un regard qu’il me flanquait bel et bien une peur bleue. L’espace d’un instant, je demeurais figée au garde à vous et je priais pour me tromper, avoir mal lu son nom. Cela me préoccupait tant que Maddie me semblait invisible dans le décor. Elle était pourtant là pour me rassurer et je décrétais qu’elle devenait ainsi ma meilleure et inestimable amie dans cet épisode complétement fou.

- Je… colonel Strücker ? Haletais-je
- Ouais, il fait cet effet-là à tous les nouveaux de son équipe. Une façon de voir ce que tu as dans l’estomac surement. Tu aurais dû voir les jumeaux le jour de leur incorporation.
- Mais…il est de la famille de Mickaëlla ? Je veux dire…le leader de SG-1. Père, époux, frére ? J’ai jamais sû…
- Mais personne ne sait ! Annonça Maddie dans un air de confidence. La base entière a une cagnotte. Tu entres pour cents euros. Celui qui découvre ce qu’est le colonel, par rapport au major, ira couler des jours heureux.

Elle m’attira gentiment vers la sortie.

- Tout le monde galère à trouver. Six milles euros et des brouettes à gagner, tu imagines ? Moi je me vois bien sous les tropiques à profiter de cet argent qui me tend les bras.

Nous étions en chemin pour la Porte des Etoiles. L’équipe était déjà devant la passerelle, avec la MULE, tandis que les alarmes hurlaient l’ouverture imminente.

- Je te propose un truc. On enquête toutes les deux et, quand on aura trouvé, on se barrera toutes les deux sous ce magnifique soleil offert par les Strücker ! Lança-t-elle joueuse.

Sa gaieté ineffaçable brisa ce qui restait de mon anxiété et un sourire involontaire étira mes lèvres.


- Je savais que je pouvais compter sur toi ! Conclua-t-elle malicieusement.
- Vous rêvez les femmes, je trouverai bien avant vous ! Chuchota l’italien en s’invitant dans la discussion.

Le colonel, de toute sa stature, intima l’ordre de se taire, plongeant toute son équipe dans la contemplation de l’anneau circulaire en mouvement. Maddie ne bavardait plus mais le regard joyeux qu’elle affichait en disait encore plus long. Un vacarme suivit la formation du vortex puis, après les contrôles d’usage depuis le poste de commande, l’opération fût lancée. La MULE passa en premier sous la direction de l’italien puis les hommes s’alignèrent sur une formation spécifique. Le jumeau mitrailleur à l’avant, les autres en couverture.
Le « bonne chance » du Général fût la dernière chose qui me vint avant mon passage dans le vortex…

Oui. Bonne chance…
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Rebecca Guerin
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MessageSujet: Re: Danger, mon amour !   Danger, mon amour ! EmptySam 29 Oct - 18:38

Un ciel vert. Une nappe gazeuse kaki étouffante. Le mi-chemin entre le brouillard et une couche neigeuse en suspension. Les mouvements dans le ciel étaient à peine perceptibles et on y trouvait la texture, l’image certaine, des sables mouvants. Par endroits, des éclairs zébraient dans le ciel. Mais dans ce potage informe et opaque, l’éclat lumineux s’y étouffait trop vite. Laissant là une vue déprimante et véritablement assommante.

Le reste de l’équipe occupait ses positions habituelles tandis que le leader observait le camp, plusieurs dizaines de mètres plus loin, à l’aide de ses jumelles. L’italien semblait faire office de scientifique de fortune en contrôlant les environs avec son appareil de détection.


- Rien a changé chef. Déclara-t-il en troquant son engin pour son Famas.
- On bouge. Formation en diamant. Les filles à l’arrière.

Le groupe se positionna. Un simple regard de chien vint balayer le refus de la rouquine qui  me rejoint, boudeuse, en maugréant dans sa barbe. Il me semblait l’avoir entendu jurer, le traiter de sale sexiste. Mais la progression de l’unité coupa soudainement sa colère pour une intense concentration. Là-bas, le camp semblait toujours aussi abandonné. Les impacts de balles et d’explosifs que l’on percevait d’ici lui donnaient un air apocalyptique. A croire que l’on allait rejoindre l’arène de l’ultime bataille.
Avec peu de couvert, ce sol rocailleux à la poussière lunatique soulevant des nappes de cendres étranges, la progression se fît les armes levées, les yeux dans les viseurs. J’étais la seule à maintenir mon arme dans son holster.

Les jumeaux se détachèrent de la formation brusquement. Le patron venait de faire un signe de la tête. La couverture prête, l’entrée dans le camp se fît avec une extrême prudence. Les préfabriqués avaient beaucoup souffert. Certains s’étaient quasiment écroulés sur eux-mêmes. Les vitres en plastique avaient été lacérées et vomissaient des papiers en tout genre qu’une brise faisait virevolter.
L’inspection de l’avant poste ne donna pas plus d’éléments que le MALP l’avait relevé au cours de son enquête. Après s’être assuré que la zone était sécurisée, le colonel communiqua avec la base jusqu’à la désactivation de la Porte. On m’envoya alors avec l’italien pour récupérer les bases de données et support informatique.

Une bonne heure s’écoula. Nous n’avions rien trouvé d’entier. Tout avait été véritablement dévasté et les signes semblaient indiquer que la lutte s’était déportée à l’intérieur des baraquements. L’italien dévia dans des quartiers d’habitation et je l’observais se servir d’éléments inutile à notre mission. Un livret, d’ailleurs, roula discrètement sous sa veste.


- Mais qu’est ce que tu fais ?

Son sourire d’adolescent illumina son visage. Il avait attendu cette question et se donnait un malin plaisir à se mettre en scène. Il s’approcha donc de moi sur un élan de confidence, me laissant d’abord perplexe, puis dévoila gaiement l’un des derniers numéros d’un magasine de charme. La poupée siliconée et entièrement retouchée sur logiciel informatique exhibait une poitrine saillante, parfaite à la conception du dernier pervers venu.
Il accueillit mon dégoût d’un rire ironique et profita de mon mal-être pour en devenir plus insistant. L’italien passa donc sur le poster central, dévoilant l’actrice sous des atours d’infirmière aussi court que fantaisiste et déclara d’un ton doux :


- Ceci, chérie, est le rêve de tout homme qui se respecte. Je t’ai déjà dans mon lit, il ne me reste plus qu’à te commander la tenue !

Mon poing alla cueillir son ventre et il se plia davantage sous un rire enfantin que par la douleur. Mon silence se traduisit, pour lui, comme un tacite accord à venir. J’avais de mon coté l’envie de lui faire avaler son foutu bouquin jusqu’à la dernière page. Mais avant qu’il ne puisse continuer son manège, la radio grésilla et la voix du colonel se fît entendre.

- Guérin, vous me rejoignez au central. Et toi Rital, tu me lâches cette connerie tout de suite. Retourne à tes recherches.

Son expression se décomposa immédiatement alors que, d’un geste vif, celui-ci envoyait la revue par-dessus son épaule. Il chercha brièvement une ouverture quelconque, tentant désespérément de comprendre comment il s’était fait prendre, puis découvrit la caméra de sécurité discrètement installée sur un angle.

- Reçu patron ! Lança-t-il d’un ton martial dans sa radio. Il se tourna alors vers moi et chuchota au passage : J’envoie la commande ce soir docteur !
- Sale con ! Lui envoyais-je brusquement au visage avant de partir.

Le central était un bâtiment plutôt simple qui alliait le dépôt des ressources avec le centre de contrôle. Il se situait au centre du camp et se trouvait être dans le même état de délabrement. Les jumeaux se trouvaient à l’entrée et surveillaient étroitement un axe chacun. Maddie, en pleine recherche de documents, me fît un signe de tête et m’indiqua la position du colonel que je rejoignis non sans appréhension. D’autant plus qu’il avait eu tout le loisir de découvrir le lien que je partageais avec l’Italien. Je ne savais donc pas ce qui m’attendait en poussant la porte de la chambre froide jusqu’à ce que j’y découvre un cadavre.
Strücker se tenait devant, l’air toujours aussi sévère et contrarié. Il dévia son regard un instant pour me considérer puis déclara simplement ;


- Donnez-moi des informations, soldat.

Ne sachant que faire sur le moment, je demeurais interdite en pliant sous ce regard de plomb. Il s’agissait du cadavre pendu à l’antenne et, si le colonel me confondait avec un expert légiste, je me trouvais tout de même être en position de l’examiner. Je déposais donc rapidement mon sac, en sortais différentes affaires qui me seraient utiles avant de tendre une paire de gants chirurgicaux à mon supérieur. Le fait qu’il les accepte directement et s’en pare m’étonna brièvement. Mais devinant son empressement, je décidais de ne pas m’y attarder et débutait par un bref examen superficiel.

- C’est un homme, militaire à en croire la carrure.

J’écartais ses vêtements et fût une nouvelle fois surprise de le voir m’aider. Cela ne retirait en rien, cependant, cet aspect toujours aussi intimidant qui faisait l’apanage des Strücker.

- C’est une éventration sommaire. Ce n’est pas une lame chirurgicale qui a fait cette ouverture. Quelque chose de plus grand et épais, moins tranchant.
-  Comme un poignard de combat ?
- C’est…tout à fait possible. Il m’est déjà arrivé de voir ce genre de blessure même si c’est plutôt rare.
- Continuez.
- Plusieurs organes semblent absents. Le cœur et un poumon à en juger par ce trou béant. La cage thoracique n’a pas été coupé, brisé je dirais. Les endroits encore viables à l’examen semblent montrer un passage à tabac.


Les membres se mirent à craquer sous les mouvements que je leurs imposais.

- Des fractures, très nombreuses…
- Et ses yeux ?
- Ecrasé à l’intérieur des orbites.


Un silence morbide tomba soudainement. Le corps était dans état très inquiétant. Une telle barbarie nécessitait de l’acharnement et pas qu’un peu. Le plus inquiétant concernait surtout la teinte de sa peau. Et puisque le colonel était loin d’être un imbécile, il chercha à avoir la confirmation de ce que j’en déduisais.

- Il…il était encore en vie quand on lui a fait ça…C’est l’hémorragie massive, lors du prélèvement des organes, qui l’a achevé.

C’était tout bonnement horrible et je peinais à chasser cette scène catastrophique de mon imagination. Strücker se détourna pour regarder les rangers du cadavre. Malgré l’hémoglobine, la saleté et les morceaux de chairs qui les recouvraient, il en extirpa une bande de tissu à scratch. Après un bref nettoyage et avoir fait jouer l’écriture à la lumière, il discerna son groupe sanguin. Malheureusement, celui-ci était si commun que le militaire pouvait être confondu avec le reste des membres de son escouade. Il recouvrit alors le corps d’un drap qu’il avait récupéré plus tôt et m’intima l’ordre de le suivre d’un signe de tête.

- Regroupement ! Lança celui-ci dans sa radio.

L’équipe nous retrouva très rapidement et le leader prit la parole.


- Le pendu est un militaire, forcément l’un des gars de SG-10. Il est encore anonyme alors nous le rapatrierons au SGC. Vous avez découvert quelque chose ?
- Pas grand-chose, chef.
Lança un des jumeaux. L’armurerie a été pillé. Les signes de lutte indiquent qu’une fusillade à éclaté aux abords du camp. Le combat s’est ensuite déplacé jusqu’à l’unité d’essai avec utilisation d’explosifs. Je ne sais pas qui pouvait être retranché là-bas mais la barricade n’a pas tenu.
- Les recherches ?


L’italien répondit.

- Intégralement détruite dans le combat. Rien ne semble prouver un acte de sabotage. De toute évidence, les recherches n’intéressaient pas les assaillants. Ils ont simplement tout saccagé une fois le terrain conquis.
- Alors il est peut-être temps de rendre une visite à nos chers voisins villageois !


Cette conclusion fût partagée par tous. Les habitants étaient de soit disant  pacifiques dans l’âme mais cette réputation venait de prendre un sérieux coup. Le colonel s’apprêtait à donner l’ordre de marche, indiquant également la direction selon sa carte, lorsqu’il se tût soudainement sous l’apparition d’un sifflement caractéristique.
La seconde suivante, l’ensemble du groupe se séparait soudainement, mêlant des « merde » et des « fait chier » sous une soudaine anxiété. Chacun d’eux s’étaient jetés à l’abri alors que Maddie m’attirait violement vers elle.
Brusquement, le sifflement devint grave et bruyant. Une explosion secoua l’ensemble du camp, soulevant un épais panache de poussière depuis le sol rocailleux. Des débris de pierre tombèrent en parapluie puis, à peine le silence de retour, un autre sifflement retentit.


- Section, à l’abri ! Vociféra le leader.

On me poussa jusqu’à l’entrée du bâtiment le plus proche alors qu’une nouvelle détonation venait éventrer la salle des générateurs. Une immense gerbe de flamme mêlée de métal surchauffé éclata dans tous les coins. J’y sentais la chaleur émaner dans mon dos et entendait les échos des débris projetés contre les murs.
Alors que Maddie me positionnait à un endroit où je ne risquais pas grand-chose, je découvrais son large sourire avant qu’elle ne rejoigne l’un des jumeaux par l’une des grandes fenêtres. Une violente fusillade suivit fatalement. Les projectiles traçants volaient parfois prés d’eux. La mitrailleuse répondit par de brèves rafales et, encore une fois, un obus de mortier s’écrasa dans la cour.
Des informations s’échangèrent avec le leader par la radio. Mais avec un tel boucan, je parvenais à peine à comprendre. C’est la rouquine qui hurla, juste entre quelques coups de feu, d’aller tout de suite retrouver l’Italien. Il était blessé.

Sans attendre, je me redressais et me dirigeais vers la sortie. Plus de tirs de mortiers. Mais il était évident que des militaires, ou des hommes utilisant de nos propres armes, cherchaient à nous anéantir. Il y avait un tel échange que je me demandais vers quel camp penchait l’issue de ce conflit. Un coup d’œil rapide me permit de constater que l’équipe s’était divisée en trois groupes répartis sur une ligne de front. Chaque groupe occupait une structure en ligne pour empêcher d’être prit sur les flancs ou à revers.
La radio m’indiqua la position de l’Italien et je me mis à courir aussi vite et aussi fort que je le pouvais. Je le retrouvais alors dans une salle à l’arrière de l’une des structures. Il s’était retiré sous l’ordre de Strüker pour recevoir mes soins. Je considérais donc, avec un certain effarement, une épaisse tige de métal plantée dans sa cuisse. Il était assis dos au mur, le corps légèrement tourné pour que la tige ne touche pas le sol. Son air médusé se posait sur le sang qui coulait au rythme de son battement cardiaque. La flaque prenait de la proportion. Elle était grande. Il se vidait lentement.

Pendant une seconde, la panique me gagna et me laissa pantoise. Je ne m’attendais pas à ce que les choses dégénèrent aussi vite. Mais qui pouvait s’y attendre d’ailleurs ?
Je déposais mon sac rapidement et m’installait à coté de lui. Il se rassura un moment à mon contact, cessant temporairement de trembler puis, en laissant paraître un sourire tordu par la peur et la douleur, il déclara :


- Eh ! J’ai le droit de t’imaginer dans cette tenue maintenant, hein ? Ca ne pourra que m’aider à survivre pas vrai ? Pas vrai ?
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