Danger zone (Mathilde)

Autant j'avais été à l'aise pour avouer tout ce que j'avais eu à dire à mes deux amis américains, peut être parce que je savais comment ils allaient réagir, mais là je partais dans l'inconnu. Je me trouvais devant chez la baronne, une magnifique maison, mais je ne la trouvais pas particulièrement tape à l'oeil. Un peu comme Mathilde, on ne pouvait pas deviner ce qu'elle renfermait. Elle avait déjà envoyé chier le SGC, enfin de manière cordiale et déguisé sous des prétextes, mais je comprenais très bien sa position, après tout elle avait beaucoup à perdre, et ses filles encore plus. Sans doute que l'on pensait différemment lorsque l'on avait des enfants. Pendant quelques instants je me sentais totalement stupide dans mon costume militaire de l'US air force, pourtant j'étais bien en train de tous les niquer, c'était là le plus fort. Dans l'immédiat, j'avais 3 patrons, la France, les Etat Unis et Typhon, et l'un d'eux se faisait clairement entuber en beauté, disons que c'était celui qui se trouvait sur un autre continent. Je jetais un coup d'oeil à la voiture noir qui se trouvait derrière moi, un gros 4X4 Lexus noir, avec Alexander au volant. Je finis par rassembler mon courage et frapper à la porte. Qui dirait que la grande méchante Rakel aurait peur d'une petite asiatique faisant presque la moitié de ma taille.

J'avais déjà prévenu les américains qu'il était fort probable qu'elle refuse, et d'ailleurs dans le cas qu'elle accepterait l'offre de Typhon, elle aurait une sorte de protection, les ricains finiraient par comprendre mon petit jeu, j'espère juste que nous serions, plutôt que je serais suffisamment intelligente pour me retirer du jeu à temps. Dans le pire des cas j'aurais fait mon possible pour mon pays, mais aussi pour être avec l'homme que j'aimais. Concernant mon père et Mathieu ils étaient déjà en sécurité, et en plus ils bénéficiaient d'un petit séjour tout frais payer aux Seychelles, dans l'une des villa cachée de Typhon, vu les photos reçu via des téléphones sécurisés, je donnerais beaucoup pour être avec eux. Quoi que je me posais la question sur le comment se passe un séjour entre mon père et Mathieu, à mon avis chacun est cloisonné dans sa chambre pour ne pas avoir à supporter l'autre.

Je chassais de ma tête ces idées, histoire de me concentrer un peu sur ce qui allait venir, je n'aimais pas particulièrement avoir à faire à une personne beaucoup plus intelligente que moi, je savais qu'elle était capable d'avoir plusieurs coups d'avance sur moi, et forcément, je ne serais pas dans la position la plus agréable pour cette conversation, enfin si elle ouvrait cette porte.

Les dimanches chez les de l'Argentière étaient sacrés. On se réunissait tous dans le salon et après avoir évoqué chacun son tour la semaine passée on discutait de tout et de rien, des projets que l'on avait pour les jours à venir, les films que l'on aimerait aller voir, les livres à acheter et/ou lire, les mesures de sécurité qu'il faudrait mettre en place pour éviter que maman ne se casse encore la figure dans l'escalier... Bref, rien de bien exceptionnel, mais quand on dirigeait une société de haute technologie et qu'on avait deux surdouées pour enfants dont la particularité était qu'elles étaient pour moitié extraterrestres, les choses pouvaient parfois devenir compliquées. Surtout avec la pression qu'exerçait le gouvernement sur la Baronne pour qu'elle rempile et collabore avec les futurs nouveaux patrons du programme, chose qu'elle avait refusé tout net, rappelant qu'elle avait plus donné pour son pays "que la totalité des gougnafiers des trois gouvernements qui s'étaient succédés" pendant son temps dans le Programme. Combien avaient donné leur vie pour la France non pas une mais deux fois? Combien avaient participé à des avancées technologiques qui révolutionneraient le monde?
Mais la physicienne n'y pensait plus. Elle avait remisé sa tenue d'aventurière et était devenue une super maman qui se consacrait à son projet Kibo de prothèses et implants pour accidentés et handicapés, mais aussi et surtout à ses deux perles. Marion était devenue son assistante personnelle et Mathilde lui apprenait tout ce qu'elle pouvait sur tout ce qu'elle pouvait, profitant d'avoir en face d'elle quelqu'un d'aussi intelligent et curieux qu'elle. Elle la destinait à la remplacer d'ici quelques années de façon à se consacrer un peu plus à Arya... Les choses ne se passaient pas aussi bien avec sa petite perle, qui vivait mal le fait de devoir faire ses études loin. Elle rentrait certes quasiment tous les week-ends, mais ce n'était pas pareil que d'être en famille en permanence. Mathilde voulait qu'elle voit du monde, voit le monde tout court, mais elle était inquiète malgré tout. Avec l'évolution de ses relations avec les politiques allant vers un affrontement frontal, laisser une de ses filles trop loin d'elle pour qu'elle puisse la protéger directement lui faisait perdre le sommeil. Et en plus maintenant on devait ajouter à tout ça Roman, un fichu bellâtre lombard qui avait fait chavirer la benjamine de l'Argentière. son côté protecteur et suspicieux lui avait fait détester le garçon immédiatement, le trouvant sournois, superficiel et plus intéressé par l'origine aristocratique d'Arya que par Arya elle même. Elle savait aussi que rien de ce qu'elle dirait ne changerait l'opinion de sa fille, après tout les deux étaient aussi têtues que des mules, aussi attendait elle que l'énergumène brise le cœur de sa fille adorée avec appréhension et impatience.

Elle était en train de supporter les soupirs énamourées d'Arya quand on sonna. Haussant un sourcil, elle interrompit sa fille et se levant, alla récupérer la tablette pour afficher l'image de la caméra d'entrée... et son sourcil s'arqua de plus belle. Rakel poireautait devant son portail. Que diable venait elle faire ici? Pas que la visite lui déplut, mais elle ne s'attendait pas à la voir. Bien qu'elles se soient trouvé quelques atomes crochus, les deux étaient par trop différentes pour être des amies mangeant un pot de glace devant un film.

Prenant son ton le plus amical, elle activa l'interphone.

"Bonjour, Rakel! Je vous ouvre le portail immédiatement, vous pourrez rentrer votre voiture et la garer dans l'allée, les pervenches sont plutôt vindicatives dans le secteur."

Coupant le micro, elle lança à l'attention de ses filles qui la regardaient avec ce même haussement de sourcil - à croire qu'on les avait clonées - qu'elle les laissaient entre elles un moment, une ancienne collègue lui rendait visite aussi allait elle s'absenter un moment. Elle serait dans le bureau si jamais il y avait une urgence.
Traversant le hall, elle se rendit à la porte et l'ouvrant, attendit que la militaire arrive l'accueillant d'un de ses sourires solaires.

"Quel plaisir de vous voir ma chère!... Vous avez une tête d'enterrement, vous savez? Les problèmes de couples ne se sont pas résolus? Venez, allons discuter de tout ça dans mon bureau." Appuyant sur la tablette, elle demanda de son ton de Baronne. "Clarisse, apportez du thé dans mon bureau. Et une bouteille de brandy. Pour deux personnes."

Faisant signe à Rakel de la suivre, elle les mena dans un bureau de belle taille. Un de ces bureaux à l'ancienne tout en boiseries et bibliothèques. Il y avait également un petit coin boudoir avec deux canapés se faisant face autour d'une table de salon. A peine étaient elles installées qu'une domestique vint servir le thé et déposer une bouteille de brandy avec deux verres, disparaissant comme elle était apparue, sans un mot.

"Installons nous, ici nous pouvons parler librement, personne ne viendra nous espionner ou nous déranger à part Arya peut être, elle est curieuse comme une pie. Elle doit tenir ça de son père j'imagine, vous la verriez bavasser sur ses copines de chambrée, intarissable! Et dieu vous garde de l'interrompre parce qu'elle a son petit caractère la princesse de l'Argentière." Un regard à la militaire, un silence de quelques secondes presque pesant, et elle reprend. "Mais j'imagine que vous n'êtes pas venue pour m'entendre déblatérer sur mes adorables filles et les problèmes d'une mère célibataire qui tente de faire de son mieux entre son travail et son rôle de mère. Dites moi TOUT."

La baraque était magnifique, il n'y avait rien d'étonnant là dedans, la baronne n'était pas du genre à vivre dans un HLM, quand à la voiture, c'était une bonne occasion de me débarrasser de ma nounou, et je l'accueillais sans râler, bien au contraire. Il était question de trouver un soutien plus qu'important pour Typhon, Mathilde pourrait changer le monde avec l'appuie de Neville. Pas étonnant que toutes les grandes puissances de ce monde se l'arrachait et qu'elle disait non à chaque fois. Mathilde avait le choix du roi, elle pouvait choisir son employeur, tout comme elle pouvait choisir de ne pas avoir à choisir. Je l'enviais un peu, moi j'avais des choix à faire, et personnellement j'aurais peu être aimé être dans la situation privilégiée de ne pas avoir à le faire. Qu'importe, je pouvais foutre mon baby sitter à la porte, je ne m'en fis pas prier avant de rentrer la voiture. Je me sentais bien ici, un peu comme protégée du monde, j'avais presque cette impression d'être dans un coccon et que rien ne pouvais m'arriver ici, bon avec Mathilde à mes côtés rien n'était moins sûr. Quoi qu'il y avait plus de chance que se soit à elle qu'il arrive quelque chose, vu sa maladresse légendaire. Malgré l'accueil un peu particulier de Mathilde, je ne pu m'empêcher de sourire, au moins une personne qui avait l'honnêté de me dire les choses en face, c'était l'une des raisons qui faisait que je l'appréciais.

"Holà je ne suis pas sûre que ce genre de chose se résout un jour..."

Oui il n'y en avait que des nouveaux problèmes qui prenaient la place des anciens. Je suivais Mathilde à travers les couloirs de cette magnifique baraque, me disant à quel point ma maison va me manquer quand il faudrait absolument s'installer à Typhon. J'aimais l'idée d'avoir mon chez moi, et je devrais l'abandonner. Je souriais face à cette vision de la vie qui me plairait bien, un chez soit avec ses enfants, bon elle n'avait jamais retrouvé son époux, mais dans la vie rien n'est jamais parfait. Je m'installais dans un des canapés tout en l'observant, si moi j'avais une mine affreuse, ce n'était pas le cas de Mathilde qui elle était rayonnante. J'avais beaucoup de mal à ne plus voir Arya comme la toute petite fille qu'elle avait ramené de mission, le temps passait, il passait beaucoup trop vite.

"Et là je vais avoir une tête encore plus terrible, je viens de prendre 10 ans en 2 minutes rien qu'en imaginant Arya en jeune adulte à l'université."

C'était une sensation terrible que je ne connaissais pas habituellement, aucun enfant dans mon entourage, j'avais l'impression que les jours se suivaient, et que le temps ne passait pas réellement, mais là c'était clair que si, et pour être honnête ça me confortait dans l'idée que je devais aller de l'avant.

"A vrai dire je suis sensée être là pour faire une proposition de la part du gouvernement américain, d'où l'accoutrement qui me tient terriblement chaud, et que j'échangerais volontiers contre n'importe quelle autre tenue. Mais sincèrement, je sais que vous allez dire non et puis vous avez raison, ils n'ont rien à offrir de suffisant pour risquer de perdre tout ça."

Je pris mon thé, et bus une gorgée, malgré la chaleur, il faisait bon chez Mathilde, l'avantage des vieilles maisons, pardon manoir, qui étaient fait pour durer.

"En faites, il y a un peu plus d'un an, j'ai eu un accident de moto, je devais mourir, j'aurais du mourir, et pourtant je suis là. Bon des miracles ça existe, mais là c'est pas le cas. Où plutôt le miracle c'est Typhon."

Bon là je venais de lâcher une bombe, le genre de chose qui ne plaisait pas à grand monde ses dernier temps.

"Je veux dire par là qu'ils ont réussis à guérir quelqu'un dont le prognostique vital était engagé grâce à la technologie qu'ils ramènent de leurs voyages. On ne parle pas de gilets qui sauveront la vie des quelques agents SG qui penseront à le porter en mission. Ne prenez pas ça mal, ces gilets sont géniaux, mais on sait très bien qu'ils ne seront jamais déployés parce que l'état ne voudra jamais divulguer d'où vient cette technologie, ils se débarrassent de la porte, ils se débarrassent des agents qui ne jouent pas le jeu."

J'essayais de rester décontractée, de conserver un discours cohérent, facile à suivre, mais ce n'était pas si simple, je n'avais jamais été recruteur, ce n'était pas mon rôle.

"Le soucis chez Typhon, se sont les apparences, ils ont la technologie, ils ont les compétences techniques, du moins une bonne partie, mais ils n'ont pas cette petite chose qui fait qu'il sera facile de présenté ça au publique comme une avancée technologique incroyable, mais terrienne. Et puis on va être honnête, personne ne vous arrive à la cheville, mais c'est pas vraiment nouveau."

Oui on avait eut des personnes géniales, mais personne n'arrivait à la cheville de Mathilde, et elle le savait donc à mon avis c'était ce qui agaçait beaucoup de monde.

"Du coup ils aimeraient beaucoup que vous rejoignez le rang de Typhon, ils ont besoin de quelqu'un pour gérer l'équipe de scientifique, ainsi que le côté marketing des inventions de Typhon, on ne parle pas d'inventions révolutionnaires tous les jours, mais Neville veut sortir des inventions capable de venir en aide au plus grand nombre. Et bien sûr vous aurez la possibilité de travailler sur vos projets personnels, sans que personne ne s'y oppose."

Je savais qu'elle voulait faire en sorte que Marion ai une vie normal, et la jeune fille le méritait, mais l'état français était du genre à se mêler
de tout et surtout de se qui ne les regardait pas.

"On parle bien sûr d'un travail de bureau, sans risque..."

J'attendais un peu de voir sa réaction, je savais que ce n'était pas gagné.

La Baronne se tenait en face de la militaire, sirotant son thé à petite gorgées sans pour autant perdre une miette de ce que son invitée lui racontait. Elle sourit à l'évocation de sa benjamine, roulant des yeux de façon évocatrice. Elle aussi ressentait ce coup de vieux, et chaque jour un peu plus. Par chance, Marion n'était pas du genre à papillonner et débarquer un jour en lui annonçant qu'elle était enceinte, son pauvre coeur de mère en ferait quelques ratés de se dire qu'elle serait grand mère à même pas cinquante ans!
Son attitude changea quand Rakel aborda le sujet réel de sa venue. Son regard s'étrécit et Rakel eut une idée très précise de ce que devait ressentir une souris devant un crotale prêt à frapper, mais la petite nippone ne pipa mot et laissa la messagère terminer sa requête bien singulière au final. Elle remarqua quand même que le comportement de son hôte n'avait pas changé quand elle s'était mue en recruteuse pour Typhon... Visiblement elle avançait en terrain miné, très miné.
Quand elle se décida à parler, facilement dix secondes après que l'envoyée de Robert ait fini de lui dérouler le tapis rouge, la laissant sciemment mijoter dans son jus, son ton était calme, une petite once de réprimande amicale était perceptible, mais le regard était dur.

"Rakel... Ma très chère Rakel. Je vous aime beaucoup, vraiment. Et je pense vous l'avoir déjà montré par le passé. Mais je vais le faire encore une fois aujourd'hui en ne vous faisant pas subir ce que le précédent pingouin du ministère de la défense a enduré en venant me rabattre les oreilles avec des concepts dont il n'avait aucune idée, l'honneur, la loyauté, le sens du sacrifice... Nous avons traversé des épreuves pénibles, douloureuses et nous savons toutes les deux que nous n'avons pas compté nos heures et le sang versé pour notre pays, pour le programme. Oui, je sais je suis trop gentille."

La dureté de son regard s'estompa quelque peu, le ton se fit moins protocolaire.

"J'ai vécu trop de choses dans ce programme. J'y ai rencontré des amis que je n'oublierai jamais, m'y suis fait des ennemis dont je ne me rappelle même plus le nom, j'y ai vécu des moments de bonheur intense et souffert comme jamais auparavant. Et accessoirement je suis morte. Deux fois. Je suis aussi mère, deux fois également, de deux adorables métis à la tête aussi dure que leurs deux parents. Ce dernier point change tout Rakel. Je ne vis plus seulement pour moi et mes recherches, aussi prenantes soient elles. Et intégrer un programme secret sera non seulement dangereux, mais en prime encore plus prenant que mon travail actuel. Vous me parlez de travail de bureau, et je ne pense pas que vous me meniez en bateau pour m'appâter, mais ce travail de bureau se fera dans une société dont les employés transfuges ont curieusement des accidents ou disparaissent sans laisser de trace. Vous croyez que je suis ignorante de ce qui se passe? Une bonne part des chercheurs liés au programme que j'ai tenter de contacter ont rempli les rubriques nécrologiques de leur patelin, d'autres n'existent plus et une petite part a déménagé pour les USA. La portion congrue a accepté un poste à Kibo et a subi des pressions honteuses tant de la part des bouffeurs de hamburgers et pantins du ministères que de Typhon! Ces deux factions nous refont une opération Paperclip avec les scientifiques du Programme Porte des Etoiles et pendant que ces égoïstes roulent des mécaniques et n'hésitent pas à assassiner ou enlever des gens bien plus intelligents qu'eux dans une lutte de pouvoir stupide, je me bats bec et ongles pour essayer d'offrir quelque chose aux gens.

Vous me dites que Typhon cherche à offrir cette technologie au plus grand nombre, mais pour l'instant je n'ai pas vu grand chose. Je sais que travailler pour les américains sera pire que travailler pour l'armée française et de toute façon je ne les aime pas! Donc hors de question. Mais travailler pour Typhon revient à miser sur votre parole. Miser ma vie professionnelle, ma vie personnelle, ma vie tout court, et j'en suis à la troisième déjà! Mais plus important que tout ça, miser la sécurité de mes filles!
Je me suis battue pour qu'elles aient droit à une vie normale. J'ai lutté, bataillé, menacé des gens très puissants de représailles douloureuses s'ils osaient ne serait ce que s'intéresser de loin à mes enfants. Et de façon tacites nous sommes parvenus à un accord sachant que le premier qui bougerait aurait perdu dans la seconde. Vous me mettez dans une situation où je devrai bouger... Et risquer la seule chose que je n'accepterai jamais de mettre en danger, jamais. Je suis sans prétention la meilleure scientifique dans mon domaine, mais le plus important pour moi ce n'est plus d'être la meilleure, le plus important à mes yeux est que mes adorables filles puissent vivre leur vie sans jamais avoir à me demander si des chiens à la solde d'une ordure ou d'une autre vont les kidnapper, les assassiner ou pire encore aujourd'hui ou demain. J'ai dans un coffre de quoi calmer les ardeurs de nos braves militaires. Cela devrait suffire à maintenir les amerloques à distance également. J'ose espérer que Typhon fera preuve de la décence la plus élémentaire et tiendra compte de mon avis.
Mais si votre cher Neville veut sortir des innovations qui changeront la vie des gens, Kibo est toujours à la recherche de mécènes pour financer ses projets de R&D. Nous n'employons pas directement de technologie issue de la Porte donc nous sommes tranquilles et si vos comptables sont aussi bons que les nôtres, les financements seront discrets et irréprochables. Vous aurez le concours de la plus géniale des aristocrates dans votre quête d'amélioration de la vie de la population, moi j'aurai l'esprit tranquille et de l'argent pour mes projets et peut être que d'ici quelques années, Typhon pourrait compter sur l'aide de la famille de l'Argentière et de la société Kibo de façon plus ouverte et directe. La patience est une vertu et elle pourrait vous apporter sur un plateau les plus intelligentes, inspirées, créatives sans oublier talentueuses et perspicaces scientifiques de la planète et bien sûr pour les esprits simples des hommes, sublimes comme des roses et tout aussi épineuses."

Elle reposa sa tasse de thé et prenant la bouteille de brandy, elle servit deux verres dont un fut tendu à Rakel. Il était toujours aussi amusant de voir le manque de modestie dont elle faisait preuve sans pour autant donner l'impression d'être d'une prétention outrageante, elle donnait l'impression d'exprimer une vérité aussi simple que le ciel est bleu ou l'eau mouille. Néanmoins le petit sourire que pouvait discerner la militaire donnait une petite idée de la façon dont il fallait prendre la chose.

"Pour l'heure, ma chère c'est le mieux que je puisse vous proposer. A moins que vous m'expliquiez que vous pouvez protéger totalement Marion et Arya sans pour autant les mettre en cage dans une tour de verre pare-balles ou vivre recluses sur une autre planète, aussi belle fut elle?
Ah! Et je vous le dis en toute amitié, si quelqu'un de Typhon essayait de passer par leur intermédiaire pour qu'elles me persuadent de vous rejoindre, ou pire... Je me ferai un devoir de faire raser ladite tour de verre pare-balles, mais j'imagine que la précaution est inutile, vous me connaissez suffisamment. En attendant, buvons à l'instant présent et ne me dites pas que vous ne devez pas boire pour une raison x ou y. Et vous allez me raconter où en sont vos histoires de cœur, ça me changera des soupirs énamourés d'Arya. Vous voulez peut être des biscuits ou quelque chose d'autre à grignoter?"

La Baronne n'attendit pas la réponse de son invitée, une habitude à laquelle on s'habituait vite avec elle... Quand elle avait une idée en tête, il n'y avait pas grand chose qui pouvait l'arrêter, et appela sa domestique.

"Clarisse, apportez nous quelques douceurs et après cela allez donc porter un petite verre d'eau au triste sire à l'accent étranger qui doit faire le pied de grue devant notre portail. N'oubliez pas d'y mettre le comprimé de rigueur et de bien mélanger, il ne faudrait pas qu'il attrape une courante à cause de vieilles canalisation du manoir."

La malice dans le regard de la scientifique atteignait un point paroxystique presque égalé par le sourire de la jeune femme qui leur apporta un plateau chargé d'un assortiment de petites pâtisseries et viennoiseries.

"Clarisse, s'il voit ce sourire qui va d'une oreille à l'autre, ce brave garçon sentira l'embrouille venir, imaginez que je viens de vous refuser vos congés pour la semaine prochaine. Ça ne vous plairait pas n'est ce pas?" Le regard de la soubrette s’écarquilla et le sourire s'évapora alors qu'elle bredouillait un non et affichait un masque de déception à l'idée de perdre ses congés. "Voilà, restez ainsi, vous êtes parfaite! Allez, ouste!"

Se tournant vers Rakel avant que cette dernière n'essaie de vider le verre dans une plante ou ne s'échappe par une fenêtre.

"A nous deux! Vos amours difficiles donc! La dernière fois que j'ai eu vent de vos soucis, vous partiez à la recherche de votre ex-mari. C'était il y a une éternité et depuis il semble s'être passé des taaaaaaaaas de choses! JE-VEUX-TOUT-SAVOIR!"

La nippone au sang bleu aurait porté un uniforme SS et parlé avec un accent allemand tout en tournant une lampe vers le visage de l'infortuné objet de son attention que cela n'aurait pas été déconnant. Mathilde aimait bien les potins de celles qu'elle appréciait. Et vu qu'il n'y avait pas grand monde dans cette liste... Au moins Rakel pouvait elle voir en son hôtesse une curiosité bienveillante.

J'avais dis à Neville qu'il était clairement impossible de Mathilde dise oui, mais il avait insister, il fallait qu'elle soit dans les rang de Typhon, d'une manière ou d'une autre, et c'était mon job de faire en sorte qu'elle dise Je n'étais pas totalement en accord avec ça, mais j'avais dis que je ferais le nécessaire sans pour autant lui forcer la main. J'eus un petit sourire lors de sa réponse, parce que je m'y attendais, je savais qu'elle m'enverrait me faire voir parce que c'est se que j'aurais fait à sa place, si j'avais eu se qu'elle avait à perdre. C'était tellement différent, je n'avais rien à perdre, elle avait tout, donc forcément nous ne voyons pas les choses de la même façon. Se fut en silence que je l'écoutais parler, me faire part de ses doutes et de ses craintes, qui étaient totalement fondées. J'avais prévenue Neville, il serait hors de question de lui forcer la main, je ne faisais pas partie de ces gens qui menaçaient les autres pour obtenir se qu'ils voulaient. Neville était d'accord avec ça, il fallait que les personnes travaillant à Typhon le fasse pour de bonnes raisons, il n'était pas possible de prendre le risque d'avoir des traitres dans nos rangs. C'était en silence que j'écoutais le monologue de Mathilde, ça me rappelait un peu nos années à la base. Un peu de nostalgie sur les bords. Une fois qu'elle eut terminé, je pris le temps de peser le pour et le contre de mes arguments, sincèrement je n'étais pas sûre que tout ce que je puisse dire la fasse changer d'avis.

"Il ne s'agit pas de vous forcer la main, nous ne gagnerons rien à le faire. Le but étant de partager nos forces, pas de faire pression sur qui que se soit, Typhon serait les premiers à perdre à avoir des gens susceptibles de les trahir dans leur rang, Neville m'a chargé de recruter des gens compétents en qui j'ai toute confiance, c'est ce que je fais. Quant à protéger vos filles, il a plusieurs idées, et pour être honnête, je ne suis pas persuadée qu'en tant que mère je les accepterais... Il souhaite qu'Arya devienne le visage de la partie scientifique de Typhon, Marion de la partie humanitaire, elles seront une personnalité publique, se qui les mettront en grande partie à l'abri des mauvaises intentions, bien sûr garde du corps H24, et une résidence sécurisée pour vous 3 à proximité de Marseille. Cette résidence sera aussi sécurisée."

Je lui tendis une montre digitale, du moins en apparence, il ne fallut pas très longtemps à Mathilde pour comprendre que c'était loin d'être le cas. Je la laissais observer le dispositif quelques instants avant de reprendre.

"Neville et Chefet en porte un continuellement, c'est l’équivalent des boucliers goa'ulds. Celui ci est un cadeau, vous pouvez le garder, en faire ce que bon vous en semble, en cas d'acceptation, vous en aurez 3."

Il n'y avait pas de piège, je n'en portais pas parce que je ne pouvais pas, et puis sincèrement je n'en voulais pas, du moins tant que Jeff refuserait d'en porter.

"Personnellement je ne suis pas contre l'idée de travailler avec vous via votre boite, et si vous voulez que je vous prouve notre bonne foi aucun soucis je peux demander un virement dès que je rentre, il faut que je retrouve mon téléphone sécurisé, j'évite de me le trimbaler avec mon bodyguard à mon cul. J'avais prévenu Neville que vous diriez non, mais qu'importe, il ne voudrait pas faire l'impasse sur des cerveaux comme ceux des De L'Argentière. De toute façon, l'offre n'est pas limité dans le temps."

Je l'observais amusée alors qu'elle venait de décider de torturer un peu mon petit ricain, qui devait déjà enrager de rester à faire le pied de grue. Je vis les petits gâteaux arriver sans même avoir apporté de réponse, je commençais à me faire aux attitudes de la nipponne, il avait fallut quelques années, mais je commençais à m'y faire. J'attrapais un gâteau alors que la pauvre Clarisse semblait se torturer l'esprit pour réussir à duper Alexander pour satisfaire sa patronne. Malheureusement se fut rapidement mon tour de subir toute l'attention de Mathilde. Mes amours? Putain c'était une sacrée question. Il me fallut plusieurs secondes pour essayer de rassembler tout ce qui s'était passé depuis la dernière fois que j'avais vu Mathilde, du moins pour autre chose que pour le boulot. Je ne sais pas si c'était le silence ou ma tronche qui était le plus évocateur.

"Et bien il ne s'est pas passé grand chose. C'est plutôt la merde, depuis la dernière fois, j'ai eu le droit à un divorce, à pas mal de mois à m'ignorer, et récemment, il a recommencé à me parler en me disant qu'il voulait juste me protéger et qu'il voulait que tout reprenne comme avant, et c'est comme ça que je me suis retrouvé à bosser pour Typhon..."

Une fois que j'eus fini de parler, ça me fit encore plus mal de me rendre compte que tout ce que j'avais subis pendant plus d'un an tenait en une petite phrase de même pas 5 minutes.

"Comme quoi une éternité peut se résumer en très peu de chose..."

C'était assez rare que je parle de moi même ça me faisait presque bizarre.

La physicienne soupira en branlant du chef devant l'exposé de son ancienne consoeur. Elle prit une bouchée de pain au raison et but une gorgée de brandy... Monumentale erreur. Levant une main pour ne pas que Rakel intervienne et rajoute un degré de plus à l'humiliation de mourir à cause d'un fichu pain au raisin, la petite nippone toussa à s'en arracher les poumons pendant un petit moment après avoir eu l'impression que cette viennoiserie diabolique cherchait activement à l'étrangler. Elle était écarlate, échevelée et ses yeux injectés de sang pleuraient, ruinant son discret maquillage si savamment appliqué. Elle essaya une première fois de parler, mais la seule chose qui sortit de sa gorge fut un râle piteux qui fit froncer les sourcils de la malheureuse, contrariée que son corps n'obéisse pas. La seconde tentative fut guère plus fructueuse aussi se résolut elle à quelque chose de radical, elle vida son verre de brandy cul-sec! Toussotant et versant quelques larmes de plus elle put finalement laisser échapper plus qu'un simple coassement douloureux.

"Heureusement que je ne crois pas en la réincarnation et toutes ces fariboles sur le karma!" Ce que démentaient tous les bibelots de chance qu'on pouvait chez elle, sur son matériel quand elle était au SGC. "Je pourrai croire que j'ai été quelqu'un de vraiment maléfique dans une autre vie!"

Réajustant son tailleur et nettoyant le champ de bataille qu'était devenu son visage avec une serviette et un peu d'eau, elle finit par s'intéresser à nouveau à son invitée et la conversation qu'elles avaient. En même temps, c'était un tantinet compréhensible. Elle allait lui parler quand la tablette bipa. Arya l'appelait pour savoir ce qui se passait, sa mère la rassurant en lui disant qu'elle avait juste eu un petit incident de viennoiserie et sa fille de soupirer en lui demandant de faire plus attention sur un ton exaspéré assez cocasse, les rôles se trouvant inversés.

"Vous voyez, quelqu'un de vraiment, vraiment mauvais!" Elle se laissa tomber sur son fauteuil avec la grâce d'une otarie s'affalant sur une plage. "Hummm... Où en étions... Ah, oui. Reprenons dans l'ordre voulez vous. First things first comme disent les britons! Si je comprends, monsieur muscle a choisi tout seul de ce qu'il convenait de faire. Je ne dis pas que sa solution était mauvaise, mais qu'il a pris la décision pour deux sans vous consulter. il est vrai que vu la réputation concernant votre caractère... Je ne critique pas, notez, on m'a bien reproché d'avoir également du caractère parce qu'il est bien connu qu'une femme se doit d'être une serpillière sans esprit critique voire sans esprit tout court pour être une bonne épouse. J'espère que vous lui avez fait regretter cette décision égoïste, ou que cela ne saurait trop tarder. Les laxatifs dans le café restent un grand classique indémodable comme vous pourrez en juger en repartant." Le sourire angélique était en totale opposition avec l'esprit machiavélique planifiant d'atroces souffrance pour un innocent. "Mais je suis contente que vous ayez pu vous retrouver finalement. Maintenant faites le souffrir jusqu’à ce qu'il rampe à vos pieds en demandant pardon... Ou pas comme adore dire Arya. Après tout je ne suis pas un exemple à suivre niveau relations avec les hommes, j'ai quand même forcé mon mari à m'effacer la mémoire et me renvoyer sur Terre tellement j'étais une épouse invivable. Apparemment l'immortalité ne me réussissait pas vraiment. Et il ne me reste de lui qu'une holobande et des images de nous. Et mes petits anges évidemment! Parlons d'elles justement..."

La Baronne changea d'attitude, le sérieux voire une certaine note d'hostilité dans la voix, rappelèrent à Rakel qu'elle était face à une maman poule, ou plutôt une maman dragon et le souffle ardent sur sa peau indiquait que les flammes n'étaient jamais loin quand on parlait de ses filles. Elles étaient tout ce qui restait de sa famille et chez les de l'Argentière la famille avait toujours été quelque chose de sacré, surtout quand il s'agissait de la chair de sa chair. Terrain miné aurait été un euphémisme.

"Ce cher Mr Robert a beaucoup de projets pour mes enfants. Rappelez lui donc qu'ils ne sont pas les siens. Il a déjà fort à faire avec la petite blondinette qu'il élève de ce que les ragots que j'ai entendu ont pu laisser filtrer. Marion et Arya feront ce que bon leur semble. Si cette dernière vient me voir et me dit qu'elle souhaite être chanteuse de J-Pop... Dieu et tous ses saints nous en préservent, elle aura ma bénédiction. Fusse pour moi douloureux de voir son si beau cerveau se limiter à ça. C'est son bonheur, sa voie, je ne peux que la conseiller et la soutenir. Aussi entendre un étranger me dire - directement ou non - ce qu'il a prévu pour mes filles, quand bien même ce sont des positions de choix pour lesquelles beaucoup tueraient, me donne envie de sévèrement lui rabattre son caquet.

Mais comme il s'agit de vous et que je vous aime bien, je ne vais pas tuer le messager. Quand à votre bonne foi, je ne la remets pas en question ne vous en faites pas. si cela avait été le cas, vous ne seriez pas dans mon bureau à discuter avec moi, mais devant mon portail encore à comprendre comment vous avez pu vous ramasser autant d'amabilités en si peu de temps et autant de langues.
On pourra lui reconnaître une certaine intelligence à vous envoyer vous plutôt que de venir directement. il sait ou au moins pense savoir que je ne vous retournerai pas comme une crêpe pour avoir formulé une de ses demandes que je considérerai comme déplacée. Je parlerai de tout cela avec mes filles en temps voulu, Arya doit finir son année et je ne veux pas la perturber avec ce genre de choses pour le moment."

Elle prit la montre et la repoussa vers Rakel, déclinant l'offre de protection faite par l'agent double.

"Cet objet titille vraiment ma curiosité et j'adorerai pouvoir le démonter et l'étudier en profondeur, mais pour le moment je ne peux pas l'accepter. S'il se savait que je porte une technologie liée à la Porte des Étoiles, tout ce que j'ai bâti jusqu'à présent, tout ce qui m'est cher serait mis en danger. Le risque n'en vaut pas la chandelle. J'ai pu m'en passer jusqu'à aujourd'hui, je pourrai continuer à vivre sans le temps que je prenne définitivement ma décision. Cela dit le travail d'ingénierie inverse a été bien exécuté et les améliorations en matière de miniaturisation montrent que vous n'avez pas que des bras cassés dans vos laboratoires. Plus que la protection elle même cet objet me montre que vous n'êtes pas une bande d'amateurs fortunés voulant jouer dans la cour des grands, un bon point pour vous. Reprenez la avant que fasse exploser le bureau en voulant la démonter avec cette petite cuillère."

Elle éclata de rire comme si cette plaisanterie relevait du farfelu, mais le passif de Mathilde de l'Argentière en matière d'explosions au SGC et ailleurs était suffisamment important pour inciter toute personne dotée d'un minimum d'instinct de survie à prendre sa remarque au sérieux car oui elle serait capable de vouloir la démonter avec un coupe papier et une petite cuillère et oui tout pourrait exploser durant le processus.

"Je vais formuler une réponse que vous pourrez transmettre à votre patron, Rakel. En l'état actuel, je suis au regret de décliner la proposition de Typhon. Je reste cependant ouverte à une collaboration ultérieure entre Kibo et Typhon voire une fusion si nous arrivons à nous supporter et même mieux, à nous entendre. Qu'il prenne la peine de me contacter directement d'ici six mois, nous saurons ce qu'il en est de cette reprise américaine du programme, des gesticulations des imbéciles du gouvernement, Arya aura fini son année et obtenu son diplôme et nous serons donc plus libre de nos mouvements. En attendant Rakel, faites bien attention, des gens meurent là dehors et ce ne sont pas les goa'ulds qui les tuent, mais des humains à la solde de gens puissants. Hégémonie n'est plus, mais des gens tout aussi méprisables ont rempli le vide qu'ils avaient laissé derrière eux. Vous jouez un jeu dangereux et je n’aimerai pas vous compter parmi tous les gens que j'ai apprécié et qui ont été tués directement ou non par le Programme. Je vais enregistrer un refus poli pour votre employeur officiel histoire qu'ils comprennent une bonne fois pour toutes que mon instinct maternel s'est enfin manifesté et que je ne suis désormais rien de plus qu'une femme d'affaire en quasi retraite qui veille sur ses filles. Avec les bons mots, ils ne voudront même plus perdre de temps avec moi à l'avenir. Prenez le temps de savourer ce brandy, je reviens."

La PDG de Kibo quitta la pièce pendant une vingtaine de minutes, revenant dans un nouveau tailleur et avec un maquillage refait à neuf. Elle tenait une clef USB qu'elle tendit à la militaire.

"Voilà, votre mission est accomplie. Voulez vous rester dîner avec nous? La seule condition est de ne pas parler travail, le dimanche est sacré donc même si elles vous harcèlent, motus et bouche cousue. Elles ont juste besoin de savoir que vous êtes venue me voir pour me faire une proposition du gouvernement américain concernant leur reprise du projet et que j'ai refusé. Cela vous permettra de reprendre un coup de vieux des familles en revoyant mes filles. Si vous ne serez pas trop surprise par Marion, pour ce qui est d'Arya... Mais je ne veux pas vous forcer. Je ne sais pas si vous avez le temps ou même le droit de vous balader ainsi. Dans tous les cas, vous êtes la bienvenue dans ma demeure familiale."

J'étais réellement partie en zone de guerre, heureusement que Mathilde avait le bon goût d'être sympa avec moi, sinon je crois que je serais tellement dans un sale état que j'envierais presque mon garde du corps et son laxatif malgré l'absence de toilette. J'appréciais Mathilde, et je comprenais sa position, pour être honnête j'avais dis à Neville que l'on se louperait pour le coup, mais il insistait, c'était compréhensif, Mathilde était la meilleure, elle avait offert le meilleur qu'elle pouvait aux équipiers SG, ses inventions nous avait sauvé la vie, et elle avait offert la sienne. Alors que j'avalais ma petite pâtisserie, je vis Mathilde manquer de s'étouffer avec la sienne, je me levais pour intervenir, je m'en voudrais de la laisser mourrir aussi bêtement, et je pense que beaucoup m'en voudraient également. Après croire que Murphy arriverait à se débarrasser de Mathilde De L'Argentière comme ça c'était débile, elle réussit finalement à cracher ce morceau qui essayait de se débarasser d'elle.

Je dus prendre sur moi pour ne pas rire face à ses idées de karma, parce que je dois dire que je me posais parfois la même question. Mais merde, on avait quand même sauvé le monde, nous étions des héros, même si finalement personne ne le saurait jamais. Je la laissais reprendre ses esprits, puis je pris une gorgée un petit sourire sur le visage, déboutonnant ma chemise qui me tenait chaud, je me sentais pas à ma place dans cet uniforme.

"Je me pose souvent la même question..."

Oh oui parce que merde, quand on y pensait nous avions vécu plus de chose que la plus part des gens dans toutes leurs vies. Même si personnellement je n'étais pas du genre à avoir des grigris ou à croire à une quelconque chance, heureusement sinon je serais du genre à les accumuler vu la poisse que j'avais, il me faudrait un petit chariot pour les emmener en mission, ou dans ma vie de tout les jours d'ailleurs. La mise au point sur Jeff était clair, et surtout reflétait ce que je pensais, je lui avais d'ailleurs dit, il n'aurait jamais dut agir sans me consulter, la vie à deux ça ne fonctionnait pas comme ça.

"Je crois que le laxatif, c'est presque trop tendre, je vais le forcer à venir faire le tour des boutiques du pays avec moi jusqu'à ce que je décide que j'en ai assez. Ou jusqu'à ce qu'il m'offre la plus grosse bague de fiançailles que l'on puisse trouver chez Tiffany..."

Comme disait Jill, il avait plutôt intérêt de se faire pardonner, mais ça serait bien plus facile lorsque l'on pourrait se revoir comme nous le voulions, dès que cette mascarade sera terminée.

L'idée de voir Arya après toutes ces années me foutait un coup de vieux. La petite fille était devenue une femme, et nous nous devenions des vieux, c'était presque déprimant. J'écoutais la maman lionne qui sortait les griffes pour défendre sa progéniture. Je pense que je pourrais comprendre même si je n'avais pas cette chance d'avoir une famille. J'étais bien contente qu'elle m'aime bien et je comprenais pourquoi Neville avait insisté pour que je me charge de Mathilde, il avait bien trop peur de ne pas revenir entier... Je restais tranquillement au fond de mon fauteuil, laissant Mathilde terminer son monologue.

"Je ne tiens pas à repartir avec une réponse de suite, il s'agit d'une proposition, pas d'une obligation, il n'y as pas de sniper en surveillance ou quoi que se soit. Quand à la montre c'est un cadeau, elle n'implique rien du tout de notre côté, si vous souhaitez elle pourra être envoyée à Kibo pour analyse, mais elle fonctionne en partie au naquahda alors s'il vous plait éviter de la faire exploser."

Je n'étais pas une scientifique, mais je comprenais bien le danger, même si le coeur au naquahda ne servait à générer le bouclier et qu'il était isolé ça restait dangereux, et à ne pas mettre entre toutes les mains. Enfin Mathilde savait mieux que moi le danger. Tout en rangeant la montre je souris à Mathilde face à son inquiétude, mais finalement je vivais avec le danger depuis que j'avais commencé ma carrière.

"Ils sont beaucoup à avoir essayé de me tuer, je suis comme les chats, j'ai 7 vies, il m'en reste 5 ça devrait suffir. Ne vous en faites pas, je suis prudente, et puis le danger c'est un vieil ami, n'est ce pas?"

Après tout à chaque fois que l'on passait la porte, nous mettions notre vie en danger, et puis hégémonie, ou tout ceux qui ne se sont pas gêné pour nous attaquer c'étaient toujours cassé les dents il ne restait qu'à croiser les doigts pour que ça continue.

"Et puis il faut bien faire se en quoi on croit, je ne suis pas comme vous, je n'ai personne à protéger, Jeff est bien assez coriace pour ne pas m'avoir comme garde du corps."

Je laissais Mathilde aller enregistrer son message, au moins je n'aurais pas à faire de rapport pour justifier le refus de Mathilde aux ricains... Neville était moins chiant sur ce point, sans doute parce que jusqu'à aujourd'hui il n'avait pas eu de refus, et celui ci n'était pas encore le premier, vu que ce n'était pas un non catégorique, et aller pour une fois Neville bougera peut être ses fesses lui même. Je rangeais la clé USB et acceptais sa proposition.

"Avec plaisir, on verra comme ça si j'arrive toujours à parler d'autres choses que le travail. Et sachez que personne n'a encore réussit à me mettre de laisse je fais bien se que je veux, bodyguard va attendre le temps qu'il faudra. Et puis un vrai repas, je ne dirais pas non, je crois que ça fait des semaines que j'ai pas manger autre chose que des fast food ou des sandwich, même moi je commence à en avoir marre."

Je rangeais ma veste dans mon sac, et me contentais de garder ma chemise, et ma robe, détachant mes cheveux pour enlever un peu le côté officiel de la rencontre, ça c'était un peu plus moi.

"Une dernière chose, je vous conseille d'aller voir les vaisseaux, ils valent le détour... Allez promit je ne parle plus de boulot."

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» On peut passer son temps à regretter tout ce qui été perdu, ou on peut se consacrer à ce qui reste [mathilde]