Remise à niveau [PV Rakel Peleonor]

Kathleen était quelque peu nerveuse. Ce matin, elle reprenait l’entraînement sportif afin d’être de nouveau intégrée à une équipe et afin de pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles. Kathleen savait que c’était une bonne chose et que le fait qu’on lui eût permis de repartir sur le terrain était plus qu’encourageant. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de craindre le retour au service actif.

Kathleen était consignée au laboratoire de recherches depuis une mission particulièrement pénible où elle avait reçu une blessure importante. Techniquement, elle aurait dû reprendre les missions dès que la blessure avait été soignée, mais elle avait alors fait crise d’angoisse sur crise d’angoisse, jusqu’à ce que le psychologue de la base la mette aux arrêts et la confine en recherches, non sans lui avoir prescrit un suivi. Et maintenant, elle allait mieux et elle allait pouvoir retourner sur le terrain. Pourtant, la peur restait présente et Kathleen priait pour ne pas tout gâcher.

Elle devait retrouver son entraîneur sur le camp d’entraînement pour reprendre les bases afin de pouvoir réintégrer une équipe. En arrivant, elle se rappela ses débuts à la base et elle en fut soulagée. A l’époque, la partie physique de son poste l’effrayait déjà un peu, mais elle avait réussi avec brio à surmonter toutes les épreuves qui lui avaient été données. En finalité, ce souvenir l’aida à s’avancer pour attendre les instructions.

Kathleen se souvenait de Rakel Peleanor. Elle avait déjà eu l’occasion de servir sous ses ordres si ses souvenirs ne la trompaient pas. Ou alors l’avait-elle entraînée ? Kathleen ne s’en souvenait plus très bien, tout cela remontait à bien longtemps. Pourtant elle demeurait inquiète. La jeune femme l’observait avec une moue un peu trop dubitative à son goût et Kathleen allait vraisemblablement devoir lui prouver qu’elle était à la hauteur. Elle n’avait pas peur. Elle était une excellente sportive et elle avait entraîné son corps pendant ces années de carence.

Le discours fut précis, éclairant, et s’il n’était pas empreint d’une bonhomie encourageante, il montrait ainsi le sérieux et la discipline attendus. Kathleen n’en eut que davantage de respect pour la jeune femme qui devait gérer un rôle de leader, ce qui ne devait pas être évident. Elle devait donc assurer ses arrières si elle ne voulait pas se faire remplacer. Et puis, si on ne matait pas les fortes têtes tout-de-suite, on en arrivait à créer une équipe désordonnée et de l’autre côté de la Porte des Etoiles, ce serait désastreux. Kathleen se mit au garde à vous.

« Oui, lieutenant ! A vos ordres ! »

La jeune femme se mit en route et Kathleen la suivit. Elle devait reconnaître que le rythme était soutenu pour elle, mais elle tenait le coup. Le plus dur était d’éviter les obstacles. Il lui fallut huit bonnes minutes pour trouver son souffle et quand ce fut fait, l’exercice lui parut infiniment plus facile. Elle se félicita intérieurement de ne pas avoir diminué son entraînement pendant ses années sans sorties en équipe. la reprise aurait été plus difficile que cela. Elle se demanda si le lieutenant Peleanor-Cosey allait accélérer le rythme. Elle était certaine que son entraînement serait bien corsé pour permettre une sécurité maximale en mission.

Le compliment du lieutenant fut comme un trésor découvert pour Kathleen. Ses heures à poursuivre l’entraînement en vue de la fin de ses soucis psychologiques et de sa réintégration au système avaient payé et elle avait satisfait son entraîneur au moins dans le domaine de la course à pied. Il ne fallait pas oublier que l’endurance n’était pas vraiment le plus difficile en matière d’entraînement et que Kath aurait sûrement plus dur à affronter par la suite, mais c’était déjà cela qu’elle aurait de son côté.

« Je reconnais que mon entraînement depuis que je suis limitée à la base a été moins régulier que cela. Mais je ferai le nécessaire pour rattraper le niveau, lieutenant. Je suivrai vos instructions. »

Comme Kathleen s’y attendait, la suite fut le parcours de torture, comme elle se plaisait à l’appeler. En l’occurrence, si elle s’était maintenue en forme, elle n’avait pas pris la peine de se forcer à faire régulièrement ce parcours, persuadée que se torturer intensément ne servait pas à grand-chose et qu’elle serait capable de le faire le moment venu. Eh bien elle allait enfin en avoir le cœur net. Elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au cœur mais elle était déterminée à ne pas flancher. Elle se tourna vers le lieutenant et hocha la tête avec reconnaissance.

« Je n’hésiterai pas s’il m’en vient, lieutenant. Merci beaucoup. »

Elle reporta son attention sur le parcours, fronçant les sourcils. Se précipitant, elle s’élança pour sauter le trou. Son premier réflexe fut bon et elle s’accrocha au panneau de bois. Au moins, elle n’était pas tombée dans le trou. Elle parvint à se hisser au sommet en ignorant la douleur qui commençait à se faire sentir sur ses mains. Elle s’était sans-doute brûlée par frottement mais peu importait. Ce fut en arrivant au sommet que le pire commença. Kathleen était sujette au vertige. Elle l’avait déjà affronté auparavant dans le cadre d’entraînements ou de missions, mais pas depuis très longtemps. La tête se mit à lui tourner.

Elle tenta de reprendre le contrôle et y parvint un peu mais elle finit par lâcher prise et tomber par terre. la douleur envahit tout son corps pendant quelques secondes et il ne fait aucun doute que sa tenue d’entraînement était à-présent boueuse sur le dessous. Mais enfin, elle ne s’était rien cassé, c’était ce qui comptait. Ayant utilisé ses mains pour tenter d’éviter de se cogner le dos et la tête, celles-ci étaient à présent meurtries et quelques plaies saignaient, mais il n’y avait rien qui ne pût attendre la fin du parcours.

Déterminée à montrer qu’elle était capable d’arriver au bout malgré les coups durs, elle s’attaqua à la partie dont elle estimait qu’il s’agissait de la plus simple. Ici, au moins, le vertige ne lui poserait pas de problèmes. Elle macula sa tenue de boue en avançant tel un serpent et fut persuadée que quelques uns de ses cheveux avaient élu domicile dans les barbelés et quitté sa tête. Mais elle n’en souffrit pas spécialement. Elle parvint néanmoins au bout et se redressa, couverte de boues des pieds à la tête, ainsi que d’ecchymoses, mais fière d’avoir pu prouver qu’elle n’était pas incompétente.


Serpent Kirte, au rapport, mon lieutenant, songea-t-elle avec amusement. mais elle se contenta simplement de se placer au garde à vous comme si elle était encore dans une tenue impeccable et qu’elle ne souffrait pas le moins du monde.

Kathleen avait le vague sentiment de ressentir un certain respect émaner du lieutenant. Elle avait peut-être tort, mais elle s’estimait en droit de présupposer que le lieutenant était satisfaite de son comportement. Il était évident que Kathleen n’était pas une bleue, mais elle était une scientifique et la partie armée n’était pas celle qu’elle préférait. Pourtant, elle était toujours prête à se donner à fond pour faire ce qu’il fallait. Le plus important était toujours la mission et pas ce que ça pouvait lui coûter en énergie.

Le lieutenant s’informa de ses faiblesses et Kathleen supposa qu’elle avait remarqué son vertige. Elle estima donc préférable de le mentionner pour montrer qu’elle n’en avait pas honte et qu’elle faisait avec, tout en faisant les efforts nécessaires pour s’en arranger. Le lieutenant s’inquiéta aussi du bien-être de la jeune femme en lui conseillant de s’étirer avant et après l’effort. A ce moment de la conversation, Kathleen ne put retenir un sourire en parlant avec un peu moins de décorum.

« Je dois bien reconnaître, lieutenant, que je suis sujette au vertige, mais ce n’est qu’un léger malaise et généralement, je m’en accommode. Vous avez parfaitement raison pour les étirements. D’ailleurs, j’ai pris la précaution d’en faire juste avant de venir me présenter à vous. J’en referai après la fin de notre entraînement. J’espère qu’ainsi, je ne souffrirai pas trop demain. »

Quand le lieutenant parla de passer à la corde lisse, ce qui était loin d’être son exercice préféré, Kathleen sut que le fait que l’exercice ne lui plaisait pas tellement avait dû transparaître une fraction de seconde sur son visage mais elle se reprit. Il n’était pas question de s’arrêter en si bon chemin.

« Je ferai de mon mieux, lieutenant ! »

Kathleen s’avança et saisit la corde. le plus important, se dit-elle, ne pas regarder en bas, ne pas penser à l’échec, se dire qu’on peut y arriver, qu’on va y arriver et se cramponner quoiqu’il arrive. Ca commençait fort. Kathleen avait à peine parcouru quelques centimètres qu’elle se sentit partir. Se cramponnant à la corde avec ses mains comme ses pieds, elle s’y serra, fermant les yeux, et redressa la tête. Elle ne rouvrit les yeux qu’une fois ceux-ci placés en direction de son objectif. Elle dut reproduire cette attitude quatre fois et, à une occasion, glissa légèrement, augmentant l’objectif de quelques centimètres supplémentaires. Une fois au sommet, elle se laissa glisser jusqu’au sol, yeux clos, ne les rouvrant qu’une fois que ses pieds eurent touchés le sol.

HRP : Désolé du retard

Les faiblesses étaient la pire des choses pour un militaire, j'étais bien placée pour le savoir, être parfaite voilà ce que l'on avait tenté de m'apprendre tout au long de ma vie, et je n'y étais pas arrivée. Je n'étais pas sûre que la perfection existait réellement, même mon Mathieu n'était pas réellement parfait, nos petites disputes, nos faiblesses, nos mensonges, il en était de même avec Jeff. Mais pour lui, je savais que sa perfection n'avait d'égale que la mienne, un sale caractère, une tendance au mensonge, bref, il me ressemblait. Ils étaient mes plus gros défauts étant donné qu'ils étaient capables de révéler le pire chez moi, peut être le meilleur également, mais ça ne faisait pas le poids. Je l'avouais, ils étaient ma faiblesse, la pire. J'avais appris à maitriser les peurs physiques, celle de tomber, de souffrir, de mourir... Après tout j'avais eu un aperçu de la mort, et ce n'était pas si terrible, la vie était souffrance, la mort était au final si reposante, si douce...

Enfin ce n'était pas le genre de message que l'on pouvait passer à une recrue en particulier lorsque celle ci avait subit un traumatisme durant une mission. Au début de notre entrée dans le projet, on était toujours plus fragile, plus innocent, ensuite on perdait tout ça, un peu comme les militaires qui partent en mission sur terre au début pleins d'espoir, puis l'horreur de la guerre rattrapait le reste. Mais Kathleen n'avait pas ce point de comparaison, c'était sans doute ce qu'il y avait de plus dur pour eux, ils n'étaient pas préparés à ce que nous allions voir en mission SG. Quoi que nous ne pouvions jamais être totalement préparé. Aujourd'hui j'avais du mal à me concentrer, j'avais l'esprit trop prit, je n'arrivais pas à faire un véritable entrainement.

SG3 ce n'était pas facile en ce moment, entre Faith qui voulait clairement me piquer mon équipe et qui ne s'en cachait même pas, et le membre en moins, j'étais ravie de pouvoir compter sur la fidélité de Jeff, mais avoir un autre membre dans l'équipe qui resterait de mon côté restait vital. Isolé la brebis galeuse du groupe pour lui rappeler qui était le chef. Je n'avais pas l'intention de laisser Yokas prendre le dessus, elle me sous estimait point barre, elle allait apprendre à me connaitre. Je m'installais sur le sol humide, assise en tailleur invitant la scientifique à faire de même.

"Est ce que tu as eu le temps de te renseigner sur les membres de l'équipe? C'est ce qui compte le plus une fois derrière la porte, l'esprit d'équipe, il faut être capable d'agir comme un seul être, faire en sorte d'avoir une confiance aveugle dans les autres membres et leurs décisions, ce n'est pas facile, mais SG3 à l'avantage d'avoir 2,5 militaires, et jusque là on est toujours rentré à peu près entier."

Mon coeur se serait, je regrettais MickaËlla, mon second depuis le début du programme, celle avec qui je formais un véritable duo animal, deux lionnes en chasse, et si ma complicité avec Jeff me permettait d'agir de façon plus que correct, c'était différent.

Apparemment, l’entraînement était terminé. Kathleen n’avait pas l’intention de s’en plaindre. Elle s’entraînait régulièrement pour ne pas perdre la main, mais elle n’aimait pas particulièrement courir, grimper ou sauter. D’ailleurs, quand elle faisait ses missions, elle appréciait les moments de calme, même s’il n’y en avait généralement pas beaucoup. Enfin, en l’occurrence, il n’était pas nécessaire d’aller plus loin et ce n’était pas plus mal comme ça. C’était donc une bonne nouvelle.

Le lieutenant avait commencé une discussion plus tranquille, principalement, concernant l’équipe avec laquelle la jeune femme allait travailler. Le lieutenant lui demanda si elle connaissait les membres de l’équipe et si elle s’était renseignée sur eux. Kathleen ne connaissait même pas les noms des autres membres de l’équipe, on lui avait simplement dit de rejoindre le lieutenant. Mais elle appréciait la façon de penser de celle qui allait diriger son équipe et était impatiente d’en savoir plus.

« Non, je ne sais rien des autres. On m’a dit de vous rejoindre ici, mais on ne m’a même pas donné leurs noms. Mais j’aimerais beaucoup les connaître mieux. »

Kathleen approuvait le lieutenant. Lire les rapports de mission de chacune des personnes avec qui elle ferait équipe serait le meilleur moyen pour les connaître et pour savoir comment elle pouvait se comporter avec chacun d’eux, leurs points forts et leurs points faibles. Mais elle ne pourrait obtenir ces rapports facilement, elle ne faisait pas partie des commandants de la base. Peut-être que le lieutenant pourrait-elle l’aider en ce qui concernait ce point ? Elle devait avoir des accès.

« Oui, je pense que cela me serait utile de les étudier. Pourriez-vous me les procurer, par hasard, lieutenant ? »

Lorsque le lieutenant se présenta elle-même, sa conclusion fit sourire légèrement et tout à fait respectueusement la jeune scientifique. Quelqu’un qui était capable de plaisanter de cette façon tout en conservant les valeurs essentielles de son statut était quelqu’un d’honorifique aux yeux de Kathleen.

« Je vous promets de ne pas vous contraindre à me zater, lieutenant. »

Lorsqu’elle présenta son second, Kathleen songea qu’il était rare de voir, ainsi que chez eux, une épouse être le supérieur de son mari. Les maris ne l’acceptaient pas en général. Il devait régner une ambiance particulièrement positive dans ce couple et l’équipe devait en être singulièrement renforcée. Néanmoins, le troisième membre de l’équipe avait certainement des chances de se sentir à l’écart et Kathleen en vint à se demander s’il n’y avait pas des inimitiés entre le leader de l’équipe et la jeune archéologue. Vint son tour de se présenter.

« Je pense que vous connaissez déjà mon parcours de par mon dossier. Je puis simplement vous dire que j’ai pu apporter à mon équipe un soutien indéfectible en plusieurs occasions, ainsi que, cela va sans dire, mes compétences scientifiques, évidemment. J’ai eu l’occasion de devoir prendre le commandement par les hasards du destin, mais je suis tout aussi capable d’obéir aux ordres. Je pense que vous pourrez apprécier mon niveau de jugement le moment venu. »

Il n'y avait guère besoin de grand chose pour accéder aux dossiers de rapport de mission, ils n'étaient pas confidentiels contrairement aux dossiers du personnel, qui eux étaient réservés aux leaders, et aux hauts gradés, ces dossiers il était hors de question de les remettre à qui que se soit.

"Pour les dossiers du personnels, ils sont confidentiels, il te reste tous les dossiers de mission, il suffit de se rendre aux archives, concernant SG3, il y a pas mal de dossier, si tu veux te concentrer sur l'équipe actuel, le mieux c'est de commencer par le dossier le plus récent, puis de remonter au fur et à mesure."

Très sincèrement je ne voyais pas trop ce que je pourrais rajouter d'autre, visiblement Kathleen ne semblait pas avoir quoi que se soit à rajouter à son dossier. Bien ce n'était pas plus mal, je pourrais consacrer ma journée à autre chose que de papoter avec une nouvelle recrue, surtout pour parler de chose inutile, tant mieux je n'aimais pas perdre mon temps, une fois de plus Kathleen semblait la recrue parfaite pour SG3, j'espérais ne pas me tromper, mais même si je n'avais pas été satisfaite, je n'aurais de toute façon pas eu mon mot à dire. Je me relevais avec souplesse, attendant que Kathleen en face de même pour lui tendre une main presque amicale.

"En tout cas bienvenue dans SG3."

[hrp : Pour moi c'est terminé à moins que tu es d'autres choses à ajouter, que l'on puisse se consacrer aux missions]

Il était dommage que les dossiers du personnel fussent confidentiels. La jeune fille le savait évidemment, mais elle avait espéré que le lieutenant pourrait intervenir. Ca lui aurait bien plu d’avoir des informations complémentaires à-propos de l’équipe. Bien entendu, elle consulterait les rapports de mission mais on n’en apprenait pas autant qu’en consultant les données personnelles concernant chaque individu. Mais puisqu’elle n’en disposerait pas, la jeune femme se contenterait de ce qu’elle aurait. La lecture de ces dossiers serait sûrement passionnante. En tout cas, elle lui donnerait des informations sur l’ensemble de son équipe et ce ne serait pas du luxe de découvrir tout cela, Kathleen en était sûre. Elle pourrait ainsi s’intégrer dans son équipe.

« Je lirai tout cela soigneusement. »

Quand le lieutenant se releva, la jeune scientifique sut que les tests et l’évaluation étaient terminés et elle se releva presque simultanément. Elle fut néanmoins étonnée que le lieutenant lui tendit la main. Mais elle la prit et la serra cordialement, appréciant le geste et les paroles de bienvenue de sa responsable d’équipe. Elle était aussi ravie d’intégrer l’équipe de SG-3 et attendait avec impatience de plonger dans l’aventure en sachant que le moment venu, elle aurait pleinement confiance en sa responsable.

« Je vous remercie, lieutenant ! »

Et après un léger salut, elle repartit vers ses quartiers.