On ira faire la fête, on ira faire les rois (Chefet)

La soirée avait été organisée à une vitesse assez incroyable, une preuve encore que tout semblait facile avec Typhon. Nous n’avions quasiment jamais donné d’information par téléphone, et j’avais eu la chance de rencontrer mr Roy, moi qui l’imaginait en vieux pervers gras du bide j’avais été agréablement surprise et ce n'était pas peu dire, le plaisir d'avoir un homme qui se pliait en 4 pour vous, je comprenais les petits plaisirs de Chefet. Le pire dans tout ça c’était qu’il était plus que compétent j’avais eu le droit à un faux passeport plus vrai que nature, et une autorisation de port d’arme en tant que garde du corps. Au moins Rakel Peleonor reste en France, Rakel Dupuy allait aller accompagner une personnalité faire la fête à Copenhague. La soirée promettait d’être terrible, je savais que Mathieu n’approuvait pas mais comme toujours il ne disait rien, et je ne lui disais pas tout non plus c’était bien mieux ainsi. Je l'embrassais disant que je rentrais demain soir, et direction l'aéroport de Toulouse, en UBER s'il vous plait. C'était étrange de voir comment une vie pouvait changer du tout au tout, je n'étais pas sûre que c'était en mieux, mais qu'importe, j'avais Mathieu et j'avais une amie sur qui je pouvais compter et à qui je pouvais tout raconter c'était déjà pas mal. Plongée dans ma lecture d'un roman de Musso, le trajet fut rapide.

Vol classe affaire, et voiture de location qui m’attendait et il fallait reconnaître un truc à Drewen, monsieur avait du goût, une Lamborghini Aventador cabriolet rouge, en plus il avait choisit MA couleur. J’étais comme une gamine le soir de Noël, je me mis au volant de l’engin qui rugissait à la moindre caresse de l’accélérateur, la seule chose que l’on pouvait lui reprocher c’était de ne pas être la voiture la plus pratique pour rentrer dedans en robe moulante et talons aiguilles, mais c'était le genre d'inconvéniant que je voulais bien accepter pour un tel engin. Le gps indiquait aussitôt la direction a prendre, je devais rejoindre un aéroport privé pour récupérer Chefet et ses gardes du corps enfin juste mon amie, les autres se démerderaient dommage que deux places dans cette voiture. Enfin ce n'était pas si dommage, j’allais sans doute le regretter mais je lui avais fortement conseillé de prendre Jean François avec elle, c’était le meilleur homme qu’elle pouvait avoir pour la protéger même si il y mettrait sans doute de la mauvaise humeur. Il faudrait juste l’ignorer et sans aucune surprise je pensais que j’en étais capable je savais à quoi m’attendre en tout cas sans doute beaucoup plus que lui. Et puis bêtement on travaillait plutôt bien ensemble en cas de pépin, toujours en théorie, ça faisait des années que ça n'avait pas été réellement le cas.

Le soleil tapait et la décapotable était un vrai plaisir, tout autant que le moteur de cette bagnole qui avalait les kilomètres avec une facilité déconcertante. Le seul inconfort venait de mon arme que je portais sur le haut de la cuisse. Arme et holster offert par Typhon bien évidement Drewen avait même proposer de me montrer comment le poser et qu’elle longueur de robe portée pour le rendre invisible, mais j'avais déclinée l'offre, je crois que c'était plutôt mon domaine de compétence. A vrai dire la seule chose qui laissait présager la présence de cette arme était une légère marque sur ma cuisse qui pouvait passer pour une marque de jarretière pour un néophyte. Mais je ne m'attendais pas réellement à croiser autre chose que des gens venus s'amuser et sans doute imbibés.

Musique à fond cheveux au vent j’arrivais pile à temps pour voir mon amie descendre de son avion accompagnée de ces sbires. Je n’y prêtait que peu d’attention sortant de la voiture pour lui sauter au cou. A cette instant on pouvait presque se demander si la Rakel de Jeff n’était pas morte elle aussi. Je ressemblais presque à une bimbo. Mes longs cheveux flottant derrière moi, talons beige avec des lanières qui montaient sur mes mollets et une robe noire qui mettait un point d’honneur à mettre mes formes en valeur. Paris Hilton pouvait se rhabiller j’étais bien plus sexy et jusqu’au bout de mes ongles manucurés d’un gris profond. La meilleure restait sans doute que mon rouge à lèvres était assortie à la bagnole pas sûre que qui que se soit m’avait déjà vu dans ce rôle mais à cet instant il me plaisait plutôt bien.

"Ok faut que je t'annonce quelques choses, je crois que je suis amoureuse ! Non mais sérieux, Drewen en presque parfait regard le joujou qu'il m'a loué."

Je claquais un bisous sur la joue de la petite blonde, tapais la bise à Hassim et serrais la main de son second garde du corps, je ne me souvenais même plus de son nom. Qu'importe, après je repris la direction de la voiture, de toute façon si Jeff était là, ce n'était que pour monter la garde, je n'avais pas l'intention de le laisser gâcher ma journée, j'étais de trop bonne humeur pour ça.

"Tu grimpes? J'ai hâte de voir l'hôtel, vu les goûts de luxe de ton employé, d'ailleurs tu me dis qu'il embaucher que des bombasses, mais sincèrement si coucher avec Roy fait partie de l'entretient d'embauche, j'ai presque envie de postuler... Plusieurs fois."

Je riais de bon coeur, j'étais bien, et ce n'était pas tous les jours que ça arrivait.

La jeune reine était en colère depuis tout ce pataquès à Figeac. Quand elle avait croisé Jean François dans les couloirs, elle avait perdu patience à simplement voir sa tête et lui était tombé dessus avec toute sa mauvaise humeur, cette dernière redoublant quand il lui rappela qu'il n'avait aucun ordre ou remarque à prendre d'elle vu qu'elle n'était pas sa patronne, aucun des documents qu'il avait rempli ne mentionnant sa petite personne. Les choses avaient failli mal tourner quand les deux gardes personnels de Chefet arrivèrent et se portèrent au devant d'elle prêt à écraser la punaise qui osait manquer de respect à celle qu'ils vénéraient.
Par chance le téléphone de Jeff avait sonné et laissant pantois les deux gardes en les renvoyant dans les cordes d'un index de la main pour leur dire d'attendre, il répondit. Son sourire s'était fait un brin moqueur, toisant la reine et ses deux sbires et avait conclu son chapelet de "oui" et "bien entendu" par un "je vous rejoins tout de suite monsieur Robert." tétanisant les gardes, mais aussi Chefet partagée entre l'envie de voir ce vaurien étripé sur place et la crainte de mettre Neville en colère... Il avait été furieux de savoir ce qui s'était passé dans la maison de Rakel, criant sur elle pour la première fois depuis qu'il l'avait prise sous son aile. Bon, il s'était tout ratatiné quand elle avait fondu en larmes, mais elle avait été profondément blessée par son accès de colère contre elle et le lui faisait sentir depuis en étant distante et peu affectueuse d'autant plus quand ils étaient seuls, prenant ses repas dans sa suite, ne répondant pas à ses appels... Elle ne lui parlait que lorsque c'était strictement nécessaire.

Elle avait passé son temps à préparer une nouvelle rencontre avec Rakel, ordonnant à Roy de tout faire pour que cela arrive, et vite, son regard d'acier se faisant menaçant quand on DRH lui avait rappelé que Neville n'était pas pour cette relation. Roy comme tout le monde à part peut être Jean François craignait les colères de sa reine et n'avait pas envie de la voir demander aux deux colosses qui l'accompagnaient quasiment tout le temps et partout de lui rappeler quelle était sa place. Aussi il avait fait beaucoup... beaucoup de zèle. Faux papiers plus vrais que des originaux, véhicules et destination de rêve, hôtel avec tellement d'étoiles qu'on se serait cru dans l'espace... Même Chefet avait soupiré de dépit en voyant ce qu'il avait préparé et lui de lui répondre que rien n'était trop beau pour sa reine, ce qui suffit à s'attirer un sourire de cette dernière. Elle savait que ce vil gredin était trop intelligent pour être honnête et sa fâcheuse tendance à penser que le recrutement du personnel était aussi une occasion pour s'amuser avec des candidates à forte intelligence physique.

Le vol avait été d'un ennui mortel, elle était plongée dans ses pensées, réfléchissant à comment punir Neville et son employé rétif qu'elle avait décidé de ne pas emmener dans ses valises. De toute façon il aurait refusé et cela aurait fait du vilain tant Marseille qu'à l'arrivée... En admettant qu'elle ne l'ait pas fait balancer par la porte pendant le vol!

Rakel était arrivé moins d'un heure après son atterrissage ce qui avait permis à la jeune femme de se rafraîchir et de se changer, il fallait toujours donner l'impression d'être radieuse. Elle constata que son amie était de fort bonne humeur, limite un peu trop ce qui inquiéta visiblement les deux gardes du corps. Hassim avait beau être content de recevoir la bise de la militaire, son comportement ne semblait pas naturel et sa priorité étant sa reine il était circonspect, Werner lui était resté impassible, mais son regard acéré avait détaillé l'agent SG des pieds à la tête.

"C'est qu'on est de bonne humeur dites moi!" Chefet dédia à son amie un grand sourire amusé et chaleureux, au moins l'une des deux était heureuse c'était déjà ça. "Et tu es ravissante!"

La tenue de la reine était relativement sobre, une grande robe blanche en soie et des ballerines. Ses longs cheveux blonds étaient rattachés en une queue de cheval. La seule concession à la mode était sa paire de lunettes de soleil papillon, même son sac était un modèle classique que l'on trouvait dans n'importe quelle boutique de vêtements. La différence entre les deux femmes en était assez saisissante.

"Méfies toi de ce beau-parleur, non seulement c'est un sournois de première, mais en plus il se croit irrésistible. C'est bien simple, je me demande ce qui est plus gros chez, son ego ou son appétit pour les femmes. Et crois moi, si tu couchais avec lui, chose que je ne veux même pas imaginer, après coup il te jetterait comme un mouchoir usagé, comme il l'a fait avec bien trop de femmes. Elles l'avaient cherché en succombant à son numéro de charme à deux centimes, mais si jamais il te roucoulait de belles phrases, casse lui les bras de ma part. Et arrête de dire que tu vas coucher avec lui, brrrr! Je crois que je ne vais plus pouvoir fermer les yeux pendant trois jours au moins!"

La jeune femme prit un air horrifié et écoeuré à la fois. Elle était aussi gênée car pour elle ce genre de choses était du domaine du fantasme. Elle voulait que Nennou soit son premier, son seul et unique... Elle attendait et se doutait qu'elle devrait attendre encore longtemps. Mais l'image de Drewen Roy nu sautant sur Rakel... NO FUCKING WAY!

Elle suivit Rakel jusque dans la voiture, Werner et Hassim avaient sauté dans un SUV noir typique des véhicules d'escorte. Pas besoin de parier qu'il était blindé avait un moteur gonflé et sans doute une vraie artillerie dedans, ils suivaient les deux femmes à une certaine distance.
Dans la voiture, Chefet regarda Rakel donnant l'impression qu'elle cherchait quelque chose en particulier.

"Tu es sûre que tout va bien? Je veux dire, ne crois pas que je veuille que tu te sentes mal, mais tu es tellement enjouée, surtout après ce qui s'est passé la dernière fois..."

Elle était un peu inquiète, ça se voyait. Sa main gauche chercha la droite de Rakel, elle avait envie d'un contact rassurant.

Bon d'accord le changement de comportement avait été un peu violent, mais ce n'était pas la première fois, même si généralement c'était sous l'influence de l'alcool, cette fois c'était différent, je crois que j'avais pris conscience de certaines choses et ça m'avait fait un bien fou. Je savais déjà que Mathieu était mon âme soeur, même si ce n'était pas de la façon dont je l'aurais souhaitez mais il était le seul à toujours m'accepter telle que j'étais, peu importe les hauts et les bas, je crois qu'on aurait fait un superbe mariage, si l'on mettait de côté les devoirs conjugaux. Nous étions fait l'un pour l'autre, à vrai dire même ce qui m'énervait chez lui n'y arrivait pas réellement, il n'y avait qu'à voir comment Jeff arrivait à me faire sortir de mes gonds alors que ça n'arrivait jamais avec Mathieu, enfin si mais c'était mutuel, et généralement pour des choses qui ne nous concernait jamais réellement du moins pas notre relation. Par contre oui nous avions toujours une relation disproportionnée l'un pour l'autre. Si seulement il n'y avait pas ces maudits souvenirs qui n'existaient même pas réellement, une seule nuit qui déterminait notre avenir. Bref, tirer cette balle dans la direction de Jeff m'avait aidé, à cet instant je me foutais qu'il souffre, c'était même le contraire, j'avais envie qu'il souffre... C'était con, mais au final ce n'était pas juste que lui me fasse souffrir sans hésiter et que je ne puisse pas lui rendre la pareille.

"Tu veux que je te dise, je ne cherche pas un homme dans ma vie, j'en ai déjà un, alors pour être honnête, il ne me jettera pas comme un mouchoir vu que la seule chose que je cherche c'est un mec dans mon lit, comprends quand je dis mon c'est pas réellement le cas, je compte pas l'inviter chez moi. Bon d'accord, je laisse tomber, après tout je devrais peut être arrêter de me taper des vieux. Je crois que le mariage, c'est le genre de connerie que l'on doit faire qu'une seule fois..."

Je crois que je ne croyais juste plus du tout en l'amour, du moins pas comme je l'entendais, je n'avais jamais juste baiser pour le plaisir, ce n'était pas mon genre, mais à force des déceptions je pense que c'était la meilleure chose à faire, ne plus m'attacher, ne pas laisser aucun homme entrer dans ma vie, j'avais Mathieu, il était le seul à ne pas m'avoir laisser tombé, à avoir toujours été là pour moi. J'aimais Jeff, mais ça m'apportait quoi? Et puis merde dans le noir on pouvait imaginer ce que l'on voulait, non? J'observais mon amie qui semblait inquiète, c'était presque flippant, les gens trouvaient que j'avais l'air plus normale en étant totalement dépressive. J'attrapais la main de Chefet, j'étais réellement bien.

"Tu veux que je te dise, en faite tant mieux que Jeff soit venu chez moi, ça m'a fait du bien, je ne lui dois plus rien, j'aurais du lui coller une balle dans la tête, Mathieu l'aurait fait. Il m'a sauvé la vie une fois, je lui ai rendu la pareille, je crois que je ne lui dois plus rien. Pendant qu'il pense faire je ne sais quelle connerie pour soit disant me protéger, j'ai jamais faillis mourir autant de fois, j'ai voulu me tirer une balle dans la gorge pour lui laisser le temps de se mettre en sécurité, j'ai finis en HP totalement droguée, j'ai faillis mourir dans un accident de moto, je lui ai toujours fais confiance, il ne me fait pas confiance. Ecoute je l'aime, mais si il veut partir, qu'il parte au final, c'est peut être mieux comme ça. Je vais pas m'amuser à jouer les bonnes soeurs, je te l'ai dis, j'ai un homme dans ma vie, mais il ne m'offrira jamais la vie que j'aimerais avec lui, il fait de son mieux, et il a été le seul à toujours avoir été là pour moi, qu'importe les conséquences, alors moi je ferais de mon mieux de mon côté, mais c'est pas pour ça que je compte pas m'amuser un peu."

Je caressais l'accélérateur et l'engin se mit en route, j'avais réglé le GPS l'hôtel avait l'air terrible lui aussi, jamais je ne m'habituerais à autant de luxe, déjà que le mas c'était déjà énorme par rapport ma boite de béton, et pourtant je m'y étais sentis comme chez moi. Bon d'accord maintenant je me sentais chez moi aussi dans notre maison, le fait que Mathieu m'accepte encore une fois avait aidé.

"Tu sais, après que vous soyez partis j'ai passé pour la première fois un soirée devant un film complètement naze à juste passer du temps avec quelqu'un que j'aime, pas besoin de me forcer. On a manger dans le canapé, et il s'est foutu de moi parce que je mangeais comme un porc, j'ai même finis par m'endormir, et c'était comme lorsque j'étais gamine je me suis réveillée dans mon lit."

Je fermais les yeux une seconde de plus avant de les rouvrir, je n'étais jamais imprudente au volant, contrairement à ce que beaucoup diraient.

"Tu sais, je pense qu'il faut juste que je ne sois pas trop exigeante, finalement ma vie n'est pas si mal, j'ai même une amie qui comprend ce que je ressens, je crois que je vais juste arrêter de me prendre la tête, ça va me faire du bien, vraiment. Et puis ça me fera une fête dont je me souviendrais, la dernière je me suis réveillée blonde, et je me souviens même pas comment c'est arrivé. J'ai promis à Mathieu que je boirais pas trop, déjà qu'il est pas ravi de me savoir ici. Donc voilà, au final, ta connerie m'a permit de m'ouvrir les yeux, je te crois quand tu me dis que c'est pour mon bien qu'il fait tout ça, mais je ne suis pas sûre que je pourrais un jour lui pardonner. Alors merci de m'avoir ouvert les yeux sur la chance que j'ai de l'avoir lui."

Je finis par relâcher sa main, elle savait à quel point c'était sincère, j'avais même repris mon boulot, et ça se passait plutôt bien, même si l'envie de voler continuait à me bouffer, je savais que tout ceci m'éloignerait de lui, je ne pouvais pas laisser faire ça.

La jeune femme écoutait la militaire sans vraiment dire grand chose au départ. Rakel semblait avoir besoin de parler et de quelqu'un qui l'écoute. Elle fit parfois la grimace notamment à l'évocation de sa tentative de suicide et la façon dont elle parlait de sexe. Elle n'était pas prude, mais avait une conception de la chose très très romancée, idéalisant ce moment avec Neville depuis des années et entendre cela réduit à un passe temps purement physique... Non, clairement pas sa tasse de thé. Elle attendrait autant que possible, mais jamais elle ne se donnerait pour juste soulager une zone qui démange.
Elle sourit quand elle parla de sa soirée après son départ en catastrophe à cause de Jean François, elle les imaginait bien tous les deux à se chamailler et passer leur soirée devant la télé. Oui, elle avait de la chance de pouvoir passer ses soirées avec celui qu'elle aimait, ce n'était plus vraiment d'actualité pour elle depuis sa mésaventure.

"Oh, tu sais, il finira par s'y faire."

Son sourire mutin la rendait adorable et elle le savait. Ah, quelle odieuse fille elle était.

La route avait été avalée en un rien de temps et elles arrivèrent finalement devant leur hôtel qui effectivement valait le détour. Contrairement au gouvernement, Typhon ne regardait pas à la dépense quand il s'agissait de faire plaisir à sa reine et son amie. Accueillie par deux grooms, elles leur confièrent le véhicule et leurs affaires, tout serait conduit dans leurs suites... Hassim et Werner y veilleraient.
Les suites justement... Rakel avait pu en voir de ce genre dans des magazines ou à la TV dans des émissions sur les stars qui claquaient dix mille euros ou plus pour une nuit dans un palace. Sa suite devait faire deux fois le rez de chaussée de leur maison de Figeac, le tout vitré et marbré avec des bois exotiques et de l'or pour rehausser le tout. Chefet lui avait expliqué qu'ils avaient loué les deux derniers étages pour ne pas être dérangés pendant leur séjour. Ce genre de caprice de star ne semblait pas déranger le personnel qui les traitaient comme de véritables reines et si cela paraissait tout à fait normal pour Chefet, la militaire en était toute bouleversée. Massage, bain, relaxation, elle avait droit à l'arsenal complet du bienêtre et du chouchoutage version grand luxe... Elles avaient même accès à une véritable piscine sur le toit, rien que pour elles deux avec pour maître nageurs les deux gardes de la reine, les véritables maître nageurs, deux Apollons scandinaves ayant été promptement remerciés et expédiés dans l'ascenseur, impensable qu'ils puissent voir leur reine dans sa tenue de bain... comprendre aucune tenue du tout. Les deux gardes regardaient partout, sauf en direction de la piscine elle même, développant des trésors d'inventivité pour répondre aux sollicitations de leur maîtresse sans la regarder et elle de se régaler de les faire souffrir de la sorte, leur demandant tout et n'importe quoi, un coup la crème solaire, un coup un cocktail de fruits frais, une autre fois de lui passer sa serviette...

"Je suppose que tu as prévu quelque chose de plus mouvementé pour la soirée?"

Elle sirotait son cocktail, paresseusement assise sur les marches de la piscine à moitié immergée et profitant du soleil comme un chat.

J'affichais un petit sourire amusé,  visiblement c'était plus facile de la mettre mal à l'aise qu'il n'y paraissait lorsqu'elle s'amusait avec moi en s'approchant hors des limites permises par la décence. Il faut dire qu'elle était bien plus jeune et qu'elle nourrissait des rêves que je n'avais plus. Elle était persuadée que Neville finirait par craquer, je savais que Mathieu ne le ferait jamais. Arrivé devant l'hôtel je pu simplement deviner que le prix de la nuit sapprochait de 6 mois de salaire minimum. C'était un truc de malade j'avais clairement du mal à comprendre comment on pouvait dépenser autant d'argent en une seule nuit mais c'était juste parce que mon compte en banque était moins bien fournis que celui de Typhon et pourtant je n'avais pas réellement à me plaindre. Se fut avec un certain regret que je confiais les clés du bolide au voiturier. A peine sortie du confort des sièges en cuir quelle me manquait déjà.

La chambre faisait penser aux films américains ou ces télé réalité qui vous montre l'intérieur des maisons de stars. Clairement la maison paraissait être un studio à côté de l'autre que l'on mettait à notre disposition. Chefet avait loué les deux derniers étage de l'hôtel. Caprice de petite princesse bien loin de mes soirées au coin du feu couchée à même le sol lors de nos missions. C'était presque trop je me sentais mal à l'aise et puis finalement je me dis que c'était l'ancien Rakel ça. Et si je voulais réellement changer il était temps de commencer, après tout c'était la Rakel de Jeff qui se contentait de peu appréciait les petites choses de la vie. Si on ne m'offrait pas la vie que je voulais autant profiter un maximum de tout ce que mon m'offrait à cet instant et cette suite royale en faisait clairement partie. J’attrapais quelques grains de raisin qui se trouvaient dans un panier garnis sur la table. Il était temps de profiter un peu de la vie .

Sur le toit se trouvait une magnifique piscine. Je crois que je vais profiter de la vente de mon appart pour en faire installer une au mas. Bon il faudrait peut être que j'en parle à Mathieu avant mais l'idée me plaisait follement. Allongée sur le dos jouant dans l'eau du bout des doigts j'observais Chefet qui faisait tourner en bourrique ses gardes du corps et elle adorait ça personne ne pouvait en douter un seul instant. Je roulais sur le ventre pour observer Chefet quelques instant me demandant si mes projets pour ce soir lui plairait rien n'était moins sûr.

"Il y a une énorme soirée ce soir,  les plus grands dj mondiaux réunis en une seule soirée. Mais je sais pas si ça va te plaire, je suppose que ni Neville ni tes gardes du corps ne t'on emmener en boîte de nuit. Perso j'adore ça me permet d'oublier mais ne te sens pas obligée. C'est presque comme un rite de passage à l'âge adulte sur Terre surtout que généralement on ment sur notre âge pour rentrer dans ces soirées c'est le pique d'adrénaline quand on est gosse. Bon ok que se soit toi ou moi on a connu pire avant même d'être majeur mais bon.

Je laissais glisser ma jambe dans l'eau tiède me rappelant que Mathieu m'avait fait part de ses inquiétudes et que j'avais promis de pas trop boire, c’était pourtant l'un des points principaux pour oublier ces soucis.

"Lavantage c'est que la soirée commence à minuit on a le temps de profiter avant si tu veux y aller"

La première fois que je m'étais rendu en boîte jetais accompagnée d'Adam et même si je n'avais pas été majeur j'étais passée inaperçue dans le groupe de militaire depuis ce genre de fête servait de sas de décompression même si ça ne finissait pas toujours bien.

La journée se déroulait selon le programme classique de mon amie. J'avais toujours eu du mal à rester à ne rien faire, déformation professionnelle, je n'étais pas réellement du genre à prendre des vacances pour lézarder au soleil, je me sentais bien plus à mon aise lorsque je me retrouvais sur une planète lointaine pourchassée par de vilains Goa'ulds. A contrario, je voyais bien que Chefet était ici dans son élément, après tout elle profitait de la vie de reine qu'elle aurait du avoir sur sa planète, visiblement Neville faisait tout son possible pour qu'elle l'ai ici sur Terre. Au final il y avait encore plus de ressemblance entre Neville et Mathieu, et aussi entre les souffrances que Chefet pouvaient partager avec moi. C'était peut être même moins difficile pour moi, après tout Mathieu n'avait jamais été le seul homme de ma vie, il y avait eu Adam, même si ce n'était pas la relation parfaite, elle me permettait de ne pas rester dans un monde imaginaire où il serait mon prince charmant. Au final j'étais consciente que ma relation avec le terrible Dante n'était pas naturel, et qu'au final même si je l'aimais plus que tout au monde, j'arrivais à vivre heureuse auprès de mon Jeff, mais bon, ça c'était avant, avant qu'il ne me jette comme une merde. C'était sans doute ça le plus difficile, Jeff avait été ma porte de secours, j'avais fait en sorte de lui pardonner tout ce qu'il m'avait fait souffrir, et au final, pour pas grand chose alors que je pensais que tout ceci était terminé, on repartait à zéro et il recommençait.

Enfin je me faisais du mal pour rien en pensant à tout ceci. Toujours allongée sur le ventre sur une serviette épaisse, la main trempant dans l'eau tiède je fermais les yeux, profitant de la chaleur qui tapait dans mon dos. Se fut une sensation familière, mais étrange vu la situation qui me réveilla. Une main passait dans mon dos, mais ce touché était familier. Je redressais la tête, et vis Jeff, accroupit à côté de moi avec son petit sourire un peu moqueur. Je fronçais les sourcils, reculant légèrement, et là se fut la douche froide. Ce n'était pas une façon de parler, j'avais clairement zappé que je me trouvais sur le bord d'une piscine. Je ressortis de l'eau, et cette fois il était clair que ce qu'il m'avait réellement réveillé c'était pas la sensation de la main de Jeff dans mon dos, mais bel et bien mon petit plongeon. Je passais la main sur mon visage visiblement agacée avant de faire quelques longueurs. J'avais toujours aimé l'eau, je crois que c'est ce qu'il manquait au Mas, une piscine, couverte si possible pour en profiter toute l'année. Mon coeur se serrait, bien sûr j'aurais aimé que tout ceci soit vrai, j'aurais aimé pouvoir avoir une explication avec Jeff, mais il ne me laisserait pas ce privilège, je le savais c'était une évidence, il ne cherchait qu'une chose, m'éloigner le plus possible de lui, aller savoir pourquoi, surtout qu'Hégémonie m'avait menacé bien avant que je le connaisse, et que nous aurions des ennemis bien après qu'il m'ai abandonné. Et puis ce n'était pas comme si je n'avais pas frôlé la mort plus souvent depuis qu'il m'avait livré à moi même. Bref difficile de garder cet air enjoué que je me forçais de garder, sans doute pour me convaincre que tout allait bien même si ce n'était pas le cas. Je finis par poser mes fesses sur le rebord de la piscine et essorais mes cheveux, gardant les pieds dans l'eau, et essayant de sauver mon maquillage, waterproof, certes mais il ne fallait pas abuser. Quoi qu'il en soit, une chose était claire, nous vivions toutes les deux dans une prison, mais chefet le vivait bien mieux que moi.

"Et quoi qu'il en soit, je sors ce soir, de la musique, la fête et de l'alcool, ça fait du bien au moral."

Et ce n'était pas à Sainte Faycelle que l'on pouvait profiter de ce programme. Après cette petite séance piscine, une séance massage, où je n'eus pas réellement d'autre choix que de laisser Hassim jouer le rôle du masseur, vu que personne n'avait le droit de s'approcher de leur petite reine, je finis par me refaire une beauté. Le programme était de manger dans la chambre, et je profitais que Chefet prenne la salle de bain pour envoyer un message à Mathieu, le téléphone était crypté et sécurisé, alors autant dire que c'était sans risque.

// Tout va bien, tu me manques, je rentre demain, dors bien //

J'évitais les "Je t'aime" surtout depuis ce qu'il s'était passé, j'essayais de rendre notre vie, plus facile, même si ce n'était pas si simple. Le repas était copieux, et goûteux, autant dire que c'était un véritable plaisir. Il ne nous restait plus qu'à nous rendre à notre soirée, une soirée énorme où nous avions des pass VIP et un salon privé, histoire de ne pas être obligée de se coller à n'importe qui, quoi que c'était un peu le principe des soirées en boite, non?