[Noël 2011] La cafète en fête (ou presque)

Comme au moins un tiers des effectifs, Laurent restait au SGC puisqu’il fallait bien du monde pour tenir la baraque et agir en cas de nécessité d’une intervention. Lui n’avait même pas cherché à obtenir une permission puisque quand c’était le moment de le faire, Suzanne n’était pas revenue et même maintenant il ne regrettait pas son choix car la scientifique était dans le même cas que le militaire du fait de sa longue absence.

C’était le cœur léger qu’il se rendait à la cafétéria dans son uniforme noir de mission, bien sûr sans le gilet, le casque et l’armement, au moins en cas de besoin il était déjà prêt à filer à l’armurerie pour s’équiper au complet. La raison de cette bonne humeur n’était pas en soi le jour spécial qui était commencé depuis plusieurs heures mais bien le rendez-vous qu’il avait avec la belle brune qui après avoir capturé son cœur en avait fait de la marmelade avant de lui rendre sa chaleur et son rougeoiement en un rien de temps, la passion était plus forte que la rancune.

Devant le grand encadrement de la salle, il cherchait du regard Suzanne et après un aller-retour visuel, force était de constater son absence, elle devait être aussi en retard car Laurent l’était aussi d’au moins cinq minutes, de quoi lui faire perdre sa joie car déjà cela lui faisait revenir six mois en arrière.

* Et si elle ne venait pas, qu’elle était de nouveau parti loin sans laisser un mot d’explication, non non non elle devait forcement avoir une bonne raison comme finir de se maquiller ou réparer une énième catastrophe qu’elle avait provoquée par sa nervosité ou alors elle était déjà en route pour la gare qui l’amènerait à l’aéroport qui l’amènerait dans un pays lointain… *

Bref, nouveau coup de mou, il était encore trop tôt pour ne plus penser au passé récent, certes depuis le retour de la jeune femme tous se passait merveilleusement bien entre eux et elle savait qu’ils partiraient ensemble lors de la prochaine mission de l’équipe SG4. Ses nouveaux ’’vieux démons’’ le poursuivaient alors qu’il n’y avait ans doute pas de quoi en arriver la, c’était plus fort que lui, preuve que Suzanne comptait plus pour lui qu’elle ne pouvait l’imaginer.

Bougeant latéralement de quelques pas dans le couloir pour sortir de l’encadrement, il s’adossa au mur avec la tête en arrière appuyée elle aussi contre le revêtement froid, espérant avoir le soulagement de la voir arriver au bout du couloir comme un être de lumière combattant l’obscurité dans laquelle il était captif. Le temps lui semblait passer trop lentement ou alors sa montre déconnait un max, toujours pas de Miss Cata en vue…

La voir arriver fut bénéfique à l’état psychologique de Laurent, retrouvant un semblant de sourire et pouvant discrètement prendre une grande respiration pour se regonfler à max avant qu’elle ne soit devant lui. Quelques secondes plus tard, elle était juste devant lui et pourtant elle dit le prénom du Para avec l’intonation d’une question, étrange ! Regardant à gauche et à droite dès fois que ce soit une embrouille et aussi pour se laisser le temps de répondre gentiment à une question idiote, il finit par dire :

« Heu… oui ! »

Sa tête interrogative en disait long sur la surprise d’une telle question, au point de se demander si la jeune femme n’avait pas réactivé, on dira par accident et non par maladresse pour être sympa, le système qui avait fait permuter les corps des membres du SGC. Ce devait être un truc comme ça car l’interrogatoire qui s’en suivit l’aurait fait passer pour folle s’il ne la connaissait pas… Ce rendez-vous de Noël s’annonçait spécial si elle commençait à se moquer de lui, nul doute qu’il se prendrait au jeu.

« Adjudant-chef Laurent Campbell… Enfin si j’ai toujours le bon corps… Alors ce matin je me sui levé à sept heures puis j’ai filé aux toilettes, je te passe les détails, ensuite douche, brossage des dents puis petit déj à la cafétéria après quoi j’ai été faire un peu de sport pendant une heure avant de revenir à mes quartiers pour une nouvelle douche et me préparer pour répondre à tes questions et aléatoirement déjeuner ensemble… A part ça, bonjour, comment vas-tu ? Est-ce qu’il y a un problème ? »

Bref Laurent essayait de la calmer et de savoir ce qui la mettait dans cet état, depuis son retour elle avait des tendances impulsives qui ne lui ressemblaient pas, ce qui ne lui déplaisait pas pour autant, sans doute les derniers six mois avaient métamorphosés la scientifique pour que la vie passe avant le boulot, ce qui avait un peu perturbé le militaire lors de leur balade dans les bois.

INFIRMERIE

Si les réponses du militaire rassuraient la scientifique, lui était toujours inquiet sur ce qu’elle allait lui annoncer comme catastrophe car à voir son état il y en avait forcement une et ce n’était plus vraiment étonnant, l’inverse l’aurait été !

Selon les dires de la jeune femme, une fumée rose était à l’origine de sa panique, on aurait pu l’imaginer s’être fait un pétard pour réagir de la sorte mais le vécu dans cette base plaidait pour elle alors Laurent prit cela au sérieux, Jill et un certain Demaison semblaient avoir besoin d’aide. De toute façon il n’avait pas le choix car déjà la furie le tirait par le bras, ce qui ne l’empêcha pas au premier téléphone de service croisé de le décrocher pour demander la mise en quarantaine du bunker.

Que le Sergent Cooper soit dans un autre monde passait encore mais un oiseau rose dans la base était beaucoup moins normal. Le Para tentait de calmer Suzanne pendant leur folle course vers l’infirmerie en lui disant qu’il la croyait même s’il y avait toujours une part de doute pour ce lui qui ne croyait que ce qu’il voyait. Il aurait été plus sage de se trouver un masque à gaz pour éviter une éventuelle contamination mais cela était peut être trop tard donc il y allait la fleur au fusil.

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